“Première”:
(A) elle nous permet d’atteindre et de connaître
Celui qui est ‘Ipsum esse subsistens’. (B) elle
est autonome relativement à toutes les autres parties
de la philosophie; en ce sens, elle est “tête
et coeur” de toute la philosophie ... mais, “pédagogiquement” seconde,
car la maturité intellectuelle qu’elle exige – l’effort
de pénétration au-delà du sensible,
d’où son nom de métaphysique – implique
d’avoir un bon habitus philosophique ... de s’être
formé au travers des grandes inductions , en particulier,
celle de l’âme, en Philosophie du Vivant.
Trois parties la composent:
* “Via inventionis”: découverte par induction
des causes propres et des principes propres de ce
qui est en tant qu’être;
* Théologie naturelle: preuves de l’existence
d’un Etre premier et attributs divins;
* Critique: partie réflexive impliquant auto-critique
et classification des impasses dans la recherche d’une
vraie sagesse.
VIA INVENTIONIS
L’expérience, les expériences multiples
et diverses (philosophiques, scientifiques, utilitaires,
affectives, etc), de ce qui est nous mettent en présence
de ce qu’il y a de plus universel (rien n’y échappe!)
et de plus profond (simple, “primitif”) dans
ce qui est en tant qu’être : l’exister-existence
-- les déterminations -- le devenir .
L’EXISTER-EXISTENCE … le fait d’être-exister
que je constate (irréductible à mon assimilation
intentionnelle) …
-- Jugements d’existence : ceci est-existe, j’existe,
mon ami (l’autre personne) existe… l’intelligence
rejoint, saisit, touche l’existence de ces “étant” ---
de ‘ceci’, de ‘je’, de ‘l’ami’---
dans un jugement ; le jugement “ceci existe” implique
que le “ceci” présente une certaine autonomie
d’existence et de déterminations… l’autonomie
d’existence du vivant ( je - l’ami - tel animal,
...) est manifeste et sa mort la confirme. Distinguons vie
et exister ... je possède ma vie et je puis me l’enlever
... mais, je ne possède pas mon exister (qui subsiste
post-mortem’).
-- Notre connaissance sensible est la médiatrice nécessaire entre notre intelligence et les “étant”… les
sens (particulièrement le toucher, sens racine-source)
sont les fenêtres ouvertes sur les “existe-est”.
C’est la raison pour laquelle l’existence des
réalités immatérielles, donc non saisissables
par les sens (ainsi: les anges), échappe au philosophe
et au savant… cette existence peut être niée
dans un jugement a priori, non fondé en vérité .
-- En physique: l’existence d’une nouvelle particule,
que l’intelligence théorique découvre-suppose-prévoit,
doit être vérifiée, constatée
en laboratoire pour que celle-ci soit reconnue comme existante
en réalité (les techniques sophistiquées
ne font que prolonger nos sens, en mettant l’accent
sur le mesurable).
-- Seule l’Existence de l’Etre premier (“Celui
qui suis”), Esprit pur, peut être affirmée-conclue
par l’intelligence, bien que l’Etre premier n’entre
aucunement dans la connaissance sensible (cf. les preuves
de l’existence de l’Etre premier en Théologie
maturelle) .
Les DETERMINATIONS… la “forme” : ce en
vertu de quoi un étant-existant est dit être
tel…
-- Les déterminations sont saisies au terme de la
simple appréhension par “assimilation intentionnelle” (même
si cette saisie implique une élaboration intellectuelle
préalable et très complexe… cf. les concepts
liés aux diverses particules saisies-découvertes
en Physique ) ; elles se présentent comme stables,
isolées du devenir… au cours du devenir de tel “étant” certaines
déterminations demeurent, d’autres changent.
-- Diversité extrême de déterminations… Les ‘dix
catégories’ explicitées par Aristote
mettent un ordre dans cette diversité: la quiddité (quid
est ? Pierre est homme ... substance seconde), la (les) qualité(s),
la quantité, la relation, l’action, la passion,
le lieu, le temps, la position, l’avoir ... Dans tel
ou tel “étant”, une unité plus
ou moins cohérente, harmonieuse, se présente
entre ses déterminations… en l’homme se
présente la plus grande richesse et diversité de
déterminations (du corps à l’esprit),
en même temps qu’une forte unité.
-- A partir de certaines déterminations fondamentales,
primitives, l’intelligence peut (librement) construire
tout un édifice sophistiqué de déterminations
fort éloignées de la connaissance sensible
(cf. l’univers mathématique ... ).
Le DEVENIR… tout devenir - changement, y compris celui
propre aux vivants ( les opérations vitales à tout
niveau, la vie et son exercice)…
-- Le devenir est-existe : le concept d’être
doit l’inclure… Le devenir est original non réductible à la
liste des changements de déterminations au cours du
devenir (les arguments de Zénon d’Elée
s’appuyaient sur cette liste, que l’on peut manipuler
logiquement, pour nier le devenir)… il est vécu
de l’intérieur pour le vivant… tel ou
tel “étant” devient : vie biologique ou
spirituelle d’un vivant ... “vie” d’une étoile
ou d’une galaxie ... évolution de l’atmosphère
ou de l’hydrosphère terrestres, etc.
-- Le devenir est ordonné, orienté… le
développement du vivant ordonné à son épanouissement
(conservation de la vie, de l’espèce), le développement
du vivant de vie spirituelle ordonné à son épanouissement
véritable (contemplation,
amitié, justice,
création artistique, etc), nous le manifestent à l’évidence… l’existence
même des “lois scientifiques” manifeste
cette orientation, cette “prévisibilité” du
futur (même si des marges d’indétermination,
de non-prévisibilité, demeurent… la réduction
au “mesurable” de l’être physique
implique ces limites, signes que l’être physique
a son originalité propre)…. il
n’existe
pas de “devenir pur” (chaos
sans aucune intelligibilité).
EXISTENCE - DÉTERMINATIONS - DEVENIR coexistent en
tout ce que nous pouvons expérimenter… ils
se distinguent sans s’exclure… Tout “étant” implique
détermination(s) et devenir (plus
ou moins ordonné,
orienté): (1) les “étant” physiques
demeurent immergés dans le devenir physique, soumis à de
multiples dépendances et interactions… leur
autonomie d’être (existence
et déterminations) est très relative (même pour les étoiles à l’échelle
des milliards d’années); (2) les “étant” de
vie animale et de vie végétative ‘élaborée’(un
chêne) connaissent une autonomie d’être
plus manifeste (à l’échelle de temps
qui est la leur); (3) l’homme représente en
sa vie spirituelle un sommet d’autonomie d’être
... il franchit les frontières de la mort!.
Une affinité manifeste se
présente entre ‘existence-détermination-devenir’ et
(resp.) jugement - appréhension simple - raisonnement
... voire :
Addenda : diversité et richesse des expériences
que l’homme peut faire :
* L’intelligence domine: (1) l’affectivité sensible
est ‘mise sous le boisseau’ ... connaissances
dites objectives, universelles, rôle de l’induction
... expériences soit philosophique (métaphysique),
soit scientifiques (liées au mesurable). (2) l’affectivité sensible
pénétre profondément la connaissance
... expériences artistiques, ‘du faire’,
toujours singulières et peu communicables.
* L’affectivité domine : (1) affectivité volontaire
... conmaissance sensible rectifiée-mesurée
... expérience de l’amitié. (2) affectivité sensible
... connaissance sensible ‘envahissante’ ...
expériences passionnelles.
N.B. La vie mystique unit affectivité volontaire et
connaissance intellectuelle pneumatisées, c.à.d.
prises sous la Motion de l’Esprit Saint.
PRINCIPE - CAUSE PROPRE SELON LA
FORME (la détermination)
DE CE QUI EST EN TANT QU’ETRE
Ceci est-existe: d’une part, la distinction-opposition
relative entre le “ceci” (la-les
détermination(s)
- forme(s) assimilée(s) par l’intelligence au
travers de la connaissance sensible et se donnant sous un
mode universel) et le “est-existe” (toujours
singulier , irréductible à l’ assimilation
intellectuelle), et , d’autre part, l’unité du “ceci
est”, nous permet-exige de saisir, d’induire,
un principe - source réel du “ceci”, de
son intelligibilité, et de son “exister”.
Ce principe-cause est appelé SUBSTANCE (en grec ‘ousia’)
... détermination la plus fondamentale, première,
du ‘ceci’ (non immédiatement expérimentée,
mais ‘porteuse des autres déterminations expérimentées,
dites accidentelles) ... source-porteuse de l’exister
du ‘ceci’, de son autonomie existentielle (la
substance est ‘ens per se’ ... capable de garder
l’exister reçu ... elle n’est pas ‘ens
a se’, “exister” par elle-même.)
Nous ne pouvons pas affirmer avec certitude que tout “ceci” est
substance, car l’autonomie existentielle du “ceci” ne
nous est pas clairement manifeste : (a) L’être
physique est comme immergé dans le devenir, dans la
diversité des interactions … ce que nous pouvons
induire est une “nature” (cf. Philosophie de
la nature)… les énergies gravitationnelles, électromagnétiques,
nucléaires sont-elles substantielles ? (b) le jugement “cet
animal existe” nous situe entre le “ceci (physique)
existe” et le “Pierre existe”… il
semble difficile de nier tout principe substantiel en l’animal
(…un éléphant…) et cependant l’affirmer
avec certitude est douteux, car son exister (celui d’un éléphant…)
est perdu à la mort (son âme n’étant
pas immatérielle, à l’image-de-Dieu)… mais,
l’espèce perdure! (c) réflexion analogue
pour les éléments, terre-eau-air-feu, et la
vie végétative ... (Que
trouverons-nous dans la création renouvelée
? )
En toute certitude, nous pouvons
affirmer qu’en tout
homme existe un tel principe substantiel, en conséquence
de son immortalité. Il existe une analogie entre les
inductions de la substance, principe d’être,
et de l’âme humaine, principe de vie. “In
via”, la substance “pénètre” corps
et âme… à la mort, elle s’identifie à l’âme
(appelée forme substantielle du vivant-homme)… à la
résurrection de la chair, substance et âme se
distinguent de nouveau.
L’analyse du jugement “j’existe” permet
d’induire la substance: d’une part, la distinction
- opposition relative entre le “je”, le moi,
ce que je suis (comme être physique, être vivant
de vie spirituelle... toutes les déterminations particulières,
que je touche, expérimente), et, d’autre part,
mon “exister”,, et l’unité du “j’existe”,
permet-exige d’induire un principe - source - support
du “je” (de mes déterminations particulières,
expérimentables), apte à recevoir et garder
l’exister reçu (“reçu”: je
ne suis pas mon exister… je ne fus pas et je fus),
et principe d’unité du “j’existe”.
Ce principe (réel) est appelé SUBSTANCE ; détermination
profonde, non immédiatement expérimentable,
porteuse des autres déterminations et de mon exister.
Mon ami est-existe: mon exister et
l’exister de mon
ami sont irréductiblement distincts – nous touchons
là “l’égoïsme métaphysique” de
tout homme –, et cependant une “unité affective” très
forte existe: celle de l’amour d’amitié.
Cette expérience la plus riche, la plus profonde,
nous manifeste que la substance ne clôt pas l’existant,
la personne, sur elle-même… malgré “l’égoïsme
métaphysique” si radical, l’ouverture
et l’accueil de l’autre est possible…
La substance implique ouverture,
capacité d’accueil
de l’autre, et capacité d’orientation
vers l’autre.
La SUBSTANCE est ce par quoi ce qui est:
* est-existe: “ens per se”, être par soi,
c’est-à-dire capable de garder l’exister
reçu – [la substance
de tel étant-existant
est créée à l’instant même
où l’étant-existant reçoit son
exister] –; les substances que nous découvrons
par induction ne sont pas “ens a se”, c’est-à-dire
qu’elles ne se donnent pas à elles-mêmes
leur exister;
* est ce qu’il est: détermination la plus profonde,
cachée, du “je”, du ‘ceci’ – non
immédiatement expérimentable, ce pourquoi elle
a pu être niée… ainsi en est-il déjà de
l’âme humaine (cf. Philosophie
du vivant) –-
appelée détermination substantielle; détermination
la plus spécifique du “je”, du ‘ceci’,
au-delà de toutes les déterminations saisissables
par la connaissance sensible ou par la connaissance scientifique.
La substance remplit une double fonction: celle dite “quidditative”,
de répondre de la manière la plus profonde,
la plus ultime, à la question “Quid est?” – “Qu’est-ce” – posée
par l’intelligence en face d’un étant-existant,
et, celle d’être “sujet”, capable
de porter les autres déterminations dites accidentelles.
L’induction de la substance se situe dans la ligne
de la simple appréhension.
Nous pouvons formuler le jugement suivant:
Principe d’identité: “Tout étant-existant
implique détermination”; ou, plus en profondeur: “Ce
qui est (subsiste… la substance), est nécessairement
(la substance ne peut perdre l’exister reçu… le
Créateur peut l’annihiler ( cf problème
de la création) … mais, par elle-même,
elle ne peut perdre l’exister reçu)”.
LES DETERMINATIONS ACCIDENTELLES
Les “accidents”, c’est-à-dire les
déterminations autres que la substance, subsistent
en et par la subsistence de la substance – le propre
de la substance est de subsister par elle-même… la
subsistence désigne la manière d’être
de la substance et non une propriété surajoutée –; “unité subsistentielle” de
la substance et des accidents.
Les accidents se classent en trois catégories:
(A) les qualités – ce en vertu de quoi un être-étant
est dit “être tel” – à savoir:
* les qualités sensibles propres;
* les facultés (intelligence,
volonté) et puissances
(concupiscible, irascible) du vivant;
* les sensations et les passions, les habitus et les vertus;
(habitus d’ “intelligence” regardant la
saisie des principes ... de science(s) regardant les divers
cheminements dans la conquête des diverses vérités
.... de sagesse regardant les conclusions ... de prudence
regardant l’agir humain ... d’art regardant le ‘faire’ );
* l’amour d’amitié et la contemplation;
* les qualités propres au corps vivant (beauté,
etc) et toutes les qualités propres aux corps physiques.
Les qualités du vivant lui permettent d’atteindre
sa fin (conservation et épanouissement de l’individu,
conservation de l’espèce); les qualités
du vivant - homme lui permettent d’atteindre sa fin,
sa béatitude naturelle – la
qualité est
ce qui unit l’être substantiel à sa fin,
ce qui introduit la substance dans l’ordre du bien;
plus un être est qualifié, plus il est intériorisé et
plus il est capable de se communiquer. Les qualités
des corps physiques, par leurs interactions, unifient et
harmonisent l’Univers.
(B) la quantité, c’est-à-dire les qualités
sensibles communes saisies pour elles-mêmes soit comme
divisibles (lignes, surfaces, volumes) soit comme nombrables;
la quantité est coextensive à la matière
(c’est pourquoi une étude quasi-exclusivement
quantitative de la matière – voir la Physique – n’est
pas sans intérêt!): là où il y
a matière, il y a quantité; la quantité,
le divisible et le nombre, est un accident nécessaire
du monde matériel. La quantité est principe
d’individuation et d’extériorisation des
corps.
(C) la relation, “pur regard vers” (le “ad” latin)
représente l’être le plus pauvre, le plus
tenu, “accident des accidents”; on distingue
des relations dites réelles: entre les hommes (paternité,
filiation, relations conjugales ou d’amitié),
entre l’homme et la communauté (relations de
bienveillance, de justice, etc), entre l’homme et son
environnement (milieu vital, univers physique), entre l’homme
et l’Etre premier (adoration… relations qui ne
sont réelles que du côté de l’homme),
et des relations dites de raison (dans les domaines logique
et mathématique…En Mathématique, nous
trouvons un mixte original de la quantité (très épurée)
avec la relation de raison.). La relation et la quantité numérique
s’appliquent, existent, bien au delà du monde
matériel… conjoints à la substance, elles
permettent de donner quelques lumières sur le Mystère
de la Très Sainte Trinité!
Le principe de non-contradiction: “Un même ‘étant’ ne
peut pas ‘être et ne pas être’ en
même temps et sous le même rapport”; ce
principe exprime la cohérence profonde de l’être-existant
en ses déterminations et, par conséquent, l’intelligibilité profonde
de l’être (sa négation ruinerait toute
connaissance, tout langage, toute communication).
CAUSE PROPRE SELON LA FIN DE CE
QUI EST EN TANT QU’ETRE
L’expérience du devenir est d’une très
grande richesse : devenir des réalités matérielles,
de l’Univers physique de l’infiniment petit à l’infiniment
grand; devenir des vivants de vie végétative
et animale (naissance, croissance, mort… opérations
vitales); devenir du vivant - homme en sa vie spirituelle
(acquisition de la vérité, des vertus, approfondissement
et croissance en l’amour, etc) et dans ses relations à autrui,
aux autres hommes (‘exercices’ de l’amour
d’amitié, de la justice, de la miséricorde,
d’une profession-métier, etc). Tout ce que nous
expérimentons, vivons, implique devenir (sauf
la fine pointe de la contemplation métaphysique et, parfois,
un “repos extatique” dans l’amour d’amitié)… ‘je’,
nous, sommes immergé de multiples manières
dans le devenir ... le devenir est-existe et la notion d’être
ne peut l’exclure.
Le devenir et la détermination sont distincts et dans
une relative opposition: la (les) détermination(s)
pénètre(nt) le devenir, le structure(nt), mais
le devenir n’est pas identifiable à la liste
des déterminations variables et successives… il
garde son originalité propre. La
détermination – conjointement
avec “l’acte” que nous allons découvrir – donne
une certaine intelligibilité au devenir: cela est
particulièrement manifeste au niveau du devenir physique-matériel
et, dans une moindre mesure, au niveau du devenir biologique
(voir l’efficacité des lois permettant de prévoir,
en fonction du temps, les déterminations à venir… même
si une marge d’incertitude – résultant
du choix exclusif de la “mesure”, du “mesurable”,
dans la connaissance scientifique, positiviste – peut
se manifester); cela demeure manifeste au niveau du devenir
spirituel (de l’éducation, de la croissance
d’une vie digne de l’homme, de notre perfectionnement
dans telle ou telle activité sportive, de l’enseignement
pré-universitaire, jusqu’aux travaux originaux
personnels ... ) même si la “lumière” des
déterminations est très insuffisante pour éclairer
ce devenir ... il manque le “pourquoi”, “en
vue de quoi”(l’acquisition d’une ‘maîtrise’ en
Physique nucléaire ... d’un pouvoir politique
important ... d’une vie ‘d’honnête
homme’- Image de Dieu ... la conquête des ‘8000’ ...) .
La fin, le ‘en vue de quoi - pourquoi’ , se
manifeste avec force dans le devenir propre à l’homme,
dans l’orientation qui en résulte, et que la
fin gouverne . Notre vie spirituelle humaine, plus ‘globalement’ notre
vie de vivant-homme, est ‘portée’ par
une INTENTION DE VIE (plus ou moins
forte) ... si nous sommes
conscient, ‘lucide’, responsable de nous-même,
de notre engagement libre. En cette vie, tissée par
les ‘activités’ de notre intelligence
et de notre volonté -- “Intelligence et volonté s’enveloppent
mutuellement par leurs actes: car l’intelligence comprend
que la volonté veut, et la volonté veut que
l’intelligence comprenne,”(St.Th.d’Aq.) -- nous pouvons distinguer deux ‘pôles’ d’attraction:
si l’intelligence est dominante : l’AMOUR DE
LA VÉRITÉ ... en son sommet l’amour de
la sagesse (naturelle); si la volonté est dominante:
l’amour d’un bien, en son sommet l’AMOUR
D’AMITIÉ... sans oublier
que la vérité est
un bien et que l’amour d’amitié est un
amour vrai-intelligent (“Le vrai et le bien ...s’impliquent
mutuellement, car le vrai est un bien, sans quoi il ne serait
pas désirable; et le bien est un vrai, autrement,
il ne serait pas intelligible.”(St.Th.d’Aq.).).
L’amour de la vérité implique: d’une
part, tout un cheminement intérieur, une croissance,
dans la vérité reconnue, acquise -- vérité formelle,
celle que mon intelligence possède et qui résulte
de l’adéquation de mon intelligence à la
réalité saisie-connue -- et, d’autre
part, la découverte, saisie inductive, de l’être
dans sa dimension de vérité profonde ... vérité ontologique ... l’être en lui-même est vrai ...
ce pourquoi, nous pouvons le saisir, le co-naître ...
vérité formelle . Nous avons induit une modalité de
l’Etre, de “l’Etre-en-acte” : l’Acte-vrai-vérité,
qui gouverne, finalise, et donne son intelligibilité au
devenir; l’Acte-vrai-vérité est CAUSE
FINALE.
L’amour d’amitié : cet amour vécu,
cette affection volontaire, que nous portons ‘en notre
coeur’ et partageons avec notre ami, demande toujours à s’approfondir,
s’épanouir ... il
ne peut se fixer-figer sans mourir ... Cet amour est autre que la personne ‘existentielle’ de
l’ami; cette personne est le bien ‘aimable-désirable’,
qui m’attire ... dont le fruit est, précisément,
cet amour d’amitié... on
aime son ami, on n’aime
pas l’amour nous unissant ! Nous avons induit une dimension
profonde et ultime de l’Etre, de “l’Etre-en-acte”:
l’Acte-bonté-bien, qui gouverne, finalise, et
donne son intelligibilité au devenir; l’Acte-bonté-bien
est CAUSE FINALE.
La fin, l’Etre-en-acte, oriente le devenir, le “gouverne” en
profondeur, lui donne son intelligibilité profonde. La cause finale, cause des causes, se sert “politiquement”,
proportionnellement, des causes efficiente (par
quoi ... les ‘comment’ ...) et formelle (quoi); le rejet
a priori de la cause finale réduit l’intelligibilité de
ce qui est à la seule lumière des causes efficiente
et formelle (l’univers des ‘comment’)… ce
qui est acceptable pour le devenir matériel (voire
biologique), mais est totalement inacceptable pour le devenir
spirituel, propre à l’homme.
Le(s) jugement(s) d’existence --- ceci est - je suis - mon ami est-existe --- manifeste(nt) la transcendance (relativement
aux déterminations et au devenir) du ‘est-existe’;
nous découvrons-induisons la modalité d’acte
immédiate-simple ... l’Acte-“esse” (exister)
... l’Acte-esse est CAUSE FINALE.
L’Etre-en-acte se manifeste sous trois modalités
distinctes, non opposées : L’ACTE-VRAI, L’ACTE-BON,
ET L’ACTE-ESSE ... L’Acte-esse, l’Acte-vrai,
l’Acte-bien - distincts, mais non opposés -
nous manifestent la richesse profonde de l’ETRE, de
ce qui est en tant qu’être. Une affinité avec
le Mystère trinitaire se manifeste : Père-Source
-- Fils-Verbe -- Esprit Sanctificateur ... le ‘vrai’ est
ordonné au bien, ‘appelle’ le bien ...
le bien, en attirant, intensifie la recherche du vrai ...
l’un et l’autre conduisent “au repos” dans
la plénitude de “l’exercice” de
l’esse !
Deux modalités secondaires, moins originales, car
comme enfouies dans le devenir: l’acte propre au devenir
physique, ‘inscrit’ dans l’instant présent,
et l’acte propre au devenir du vivant, à savoir
l’opération vitale, l’exercice ‘actuel’ des
puissances et facultés vitales, appelé traditionnellement “acte
second”. L’être-en-acte - notion
analogique - “intègre” ces modalités sans
les confondre; chacune a son originalité propre.
Corrélativement à cette saisie inductive de
l’acte, nous découvrons l’ETRE EN PUISSANCE,
la “puissance”, c’est-à-dire l’être
capable d’être actué, d’être
ce qu’il n’est pas encore… l’être
capable d’achèvement, de perfection; l’être
en puissance, ce “pouvoir être”, n’est
pas identifiable au non-être, au néant… une
telle identification conduirait à nier tout devenir, à ne
saisir que “l’être immobile, figé” et à confondre
devenir et création (au sens métaphysique,
c’est-à-dire “ex nihilo”). Ainsi,
l’intelligence est en puissance à la vérité;
cette “potentialité” a pour conséquence:
d’une part que l’acte-vérité, en
soi “ouvert à l’infini”, est limité, “contraint” lorsqu’il
est reçu; d’autre part, qu’en sa quête
de la vérité, l’intelligence peut s’égarer,
d’où la possibilité de l’erreur
(métaphysiquement, l’erreur n’est qu’absence
de vérité; psychologiquement, l’erreur
a un “poids réel”). De même, la
volonté est en puissance au bien; cette “potentialité” a
pour conséquence: d’une part que l’acte-bonté, “ouvert à l’infini”,
est limité, “rétrécit” lorsqu’il
est reçu; d’autre part, qu’en sa recherche
- disponibilité au bien, la volonté peut s’égarer,
d’où la possibilité du mal (métaphysiquement,
le mal n’est qu’absence de bien; psychologiquement,
son “poids affectif” est réel). L’acte-esse
nous fait découvrir aussi un rapport “acte -
puissance”: la substance, être-par-soi, garde
l’exister qu’elle reçoit… elle est
en puissance à son “exister” reçu… mais,
alors que l’intelligence et la volonté pré-existent
aux actes qui les actuent, la substance ne pré-existe
pas à l’exister qui l’actue.
Les rapports “acte - puissance” sont très
divers :
La substance dans sa fonction sujet est en puissance aux
accidents.
Nos facultés spirituelles sont en puissance à leurs
opérations (appelées actes seconds)… ces
opérations ne sont pas la fin ultime, mais elles sont
nécessaires pour atteindre cette fin ultime : Contemplation,
amour d’amitié.
Les passions, les vertus actuent les facultés appétitives
(concupiscible, irascible, volonté).
L’âme actue le corps, faisant de celui-ci un
corps vivant: elle est acte d’un corps ayant la vie
en puissance.
Telle réalité physique est en puissance aux
qualités physiques nouvelles que le devenir, auquel
elle est soumise, va lui donner.
La division - distinction de l’être en acte
et puissance est beaucoup plus profonde et ultime que celle
de l’être en substance et accidents; elle recoupe
même cette dernière… ce qui est normal
lorsqu’on a saisi l’originalité, la “personnalité” de
la cause finale relativement à la cause formelle.
Et, de même que la cause finale unifie en orientant
(rend convergent vers la fin, vers
elle-même) et sépare
de “ce qui déroute” de la fin, d’elle-
même; ainsi, l’acte a pour fonction d’unifier
et de séparer… l’acte-vérité unifie
l’intelligence et la sépare de l’erreur… l’acte-bonté unifie
la volonté et la sépare du mal.
Antériorités relatives de l’être-en-acte
et de l’être-en-puissance:
L’être en acte est antérieur à l’être
en puissance selon l’intelligibilité, la connaissance
(l’induction de l’acte nous fait découvrir
corrélativement l’être en puissance);
et, aussi, selon la perfection de l’être, puisqu’il
est acte - fin ... cause finale de ce qui est, donnant la “lumière” ultime,
la plus profonde sur l’être. L’être
en puissance est antérieur à l’être
en acte selon le temps (ordre génétique): l’existence
et l’universalité du devenir nous le manifestent.
Nous pouvons définir le devenir comme étant:
l’acte (actuation) de ce qui est en puissance en tant
qu’il est en puissance (sous le rapport, où il
est en puissance).
Ces antériorités relatives nous permettent
de formuler le PRINCIPE DE CAUSALITÉ (universel, métaphysique):
ce qui est en puissance est ordonné à (finalisé par)
l’être en acte et dépend dans son devenir
de l’être en acte.
Ce principe peut s’expliciter de manières diverses
en fonction des modalités d’acte:
* les facultés et puissances de connaissance sont
ordonnées à la vérité, et à l’acte-vérité le
plus parfait, le plus achevé: la contemplation;
* les facultés appétitives sont ordonnées
au bien, et à l’acte-bonté le plus parfait,
le plus achevé: l’amour d’amitié;
* la substance est ordonnée à son “esse-exister”,
qui l’actue parfaitement.
L’élément potentiel implique la possibilité de
l’erreur, du mal et la “non aséité” (l’exister
est reçu… la substance ne se la donne pas à elle-même).
Nous pouvons aussi expliciter:
* les facultés et puissances vitales (à tout
niveau) sont ordonnées à leurs opérations… par
les opérations, le bien - fin désiré est
atteint… nous pouvons dire: tout
agent (tout vivant) agit en vue d’une fin;
* si on considère le devenir physique, nous pouvons
dire: ce qui devient, ce qui est
mû, est mû par
un autre… “jeu” des relations causes (efficientes)
- effet
L’UN ET LE MULTIPLE, PROPRIETES
DE CE QUI EST EN TANT QU’ETRE
L’expérience nous met constamment en présence
du “multiple”: diversité des déterminations
accidentelles, des existants, des modalités de devenir;
multiplicité des opérations du vivant, etc.
Le “multiple” est ce qui est génétiquement
premier. L’ “un” se laisse aussi découvrir
par l’expérience – l’unité de
vie du vivant-homme, par exemple – et surtout par la
saisie des causes propres de ce qui est: la subsistence (mode
d’exister de la substance) unifie les déterminations
substantielle et accidentelles de l’existant-homme;
l’acte-vérité, et plus ultimement encore,
l’acte-bonté unifient l’existant-homme;
l’âme, acte du corps, donne son unité profonde
au vivant corps-et-âme. Le devenir physique, riche
d’une si grande diversité, connaît des “principes
d’unité” très puissants (voir
les interactions fondamentales ou les particules élémentaires).
L’un est premier selon l’ordre de perfection… la
contemplation ou l’amour d’amitié unifient
profondément la personne humaine. L’un et le
multiple sont coextensifs à l’être, des
propriétés nécessaires de ce qui est
en tant qu’être; l’un se tient du côté de
l’être-en-acte, de l’être substantiel;
le multiple s’enracine dans l’être-en-puissance,
capable de multiples déterminations et de diversité de
devenir. L’un remplit une fonction d’ordre: il
unifie en ordonnant le multiple. La saisie de l’un
et du multiple est un levier permettant d’induire les
principes - causes de ce qui est; pensons à l’induction
de l’âme à partir de l’unité de
vie du vivant et de la diversité de ses opérations… voire
même les “concepts” de mécanique
ondulatoire (unifiant les notions “simplistes” et
diverses d’onde et de corpuscule) ou le concept d’espace-temps.
Le multiple est au service de l’épanouissement
de l’un-unité; et l’un-unité donne
son harmonie au multiple.
PARTICIPATION ET CAUSALITE:
La participation
est à la causalité ce que
l’un est à l’être. La participation
se comprend en fonction de l’un et de l’ordre
qui en découle: celui qui participe est second relativement à celui
dont il participe et qui est premier. Ainsi, la substance
participe de l’exister de Celui qui est “l’Etre
existant nécessaire”; l’intelligence,
la volonté, participent (respectivement) de Celui
qui est “Acte-vérité substantiel”, “Acte-bonté substantiel”;
mais, cela ne peut se dire qu’en théologie naturelle,
dans des jugements de sagesse. La “Via inventionis” demeure
exclusivement dans l’ordre de la causalité;
son fondement – l’expérience telle qu’elle
est saisie à travers la connaissance sensible – l’exige.
Nous pouvons noter que le participant participe dans la mesure,
où sa “potentialité” le lui permet;
en ce sens, la “potentialité” limite sa
participation… “Ce qui est reçu, est reçu à la
manière et à la mesure de celui qui reçoit”.
LA PERSONNE HUMAINE
Au terme de la “Via inventionis”, nous pouvons
comprendre ce qu’est la Personne humaine, l’être-
existant le plus parfait que nous puissions expérimenter
et connaître “de l’intérieur”.
Elle est “ens per se”, être substantiel
impliquant matière – par où elle est
insérée dans l’Univers physique – et
esprit en son âme immortelle; elle est “substantiellement
une”: son ‘esse’ est unique, lui appartient,
d’où un certain “égoïsme métaphysique”...
qui est le fondement de son autonomie ( à ne pas confondre
avec l’indépendance, qui se situe au niveau
psychologique ... dans un’goulag’ l’autonomie
subsiste, alors que l’indépendance est ‘morte’) .
La Personne n’est pas - ne
doit pas être - ‘enfermée’ dans
son ‘autonomie métaphysique’ ... au contraire,
cette autonomie lui permet - doit lui permettre- une ouverture ‘illimitée’ à la
conquête du vrai bonheur de l’homme. Par ses
opérations spirituelles, la Personne est plongée
dans un devenir spirituel, dans une croissance ‘plus
ou moins réussie’; croissance finalisée,
in fine, par la Contemplation et l’Amour d’amitié.
L’intelligence va s’épanouir dans la recherche
de la vérité ... recherche toujours en ‘mouvement’,
toujours plus approfondie ... si la vérité actue
notre intelligence, notre intelligence n’est jamais
propriétaire de la ‘plénitude de la vérité’ ...
(ne confondons pas ‘être vrai’, ‘agir
en vérité’ et être sincère
... la sincérité est au niveau psychologique
... elle est le reflet de notre opinion souvent enténébrée.) La volonté va s’épanouir dans un amour
vrai, plus profondément, dans l’amour
d’amitié ...
cet amour nous met en présence de la transcendance
de l’ami, de son ‘originalité’ profonde
... deux dangers guettent ‘l’exercice de l’amitié :
faire de l’autre un autre nous-même, ou, se laisser
dénaturer par l’élément passionnel
... .
Cette ‘double’ finalité de la Personne
humaine achève la personne, lui donne sa dimension
la plus ‘verticale’ ... recherche de la vérité (fin
immanente) et amour d’amitié (fin
transcendante) cheminent en communion : “... vérité et
amitié nous sont chères l’une et l’autre,
mais c’est pour nous un devoir sacré d’accorder
la préférence à la vérité.”(Aristote,
Ethique à Nicomaque ... il n’hésite pas à s’opposer à son
Maître et Ami sur tel ou tel point de vérité).
Philosophiquement, la Sagesse - elle découvre et contemple
l’Etre Premier - a un primat sur l’amitié ...
l’ami ne peut être qu’une créature
! L’Etre Premier ne ‘manifeste’ pas Son
amour. L’exercice de la Prudence-Sagesse pratique,
les habitus d’art -
regardant le faire - éclairent
la ‘dimension horizontale’ de la Personne insérée
dans un devenir personnel ‘concret’-incarné et
communautaire ... sans oublier l’Unité substantiel
du corps et de l’esprit (ni
rejet ni adulation-adoration du corps).
Cette “saisie métaphysique” de la personne
nous manifeste combien elle est esprit dans ce qu’elle
a de plus propre; mais, aussi, elle nous manifeste ses limites:
son être-exister est reçu (elle
ne se le donne pas à elle-même, mais elle peut le garder) et
elle est capable d’erreur et de mal, de manquer-rater
son bonheur parfait. Aucune personne n’est parfaite… c’est
pourquoi, la personne ne peut être finalisée
(d’une manière ultime) ni par l’autre
personne ni par la communauté des personnes (communauté qui
demeure toujours quelque chose d’impersonnel).
Nous pouvons nous
interroger: existe-t-il
une personne qui soit son exister... ens
a se ? qui soit acte
pur (n’impliquant
aucun élément potentiel), parfaitement
une? Une telle personne ne peut être que bonté -
vérité substantielle; sa contemplation est
alors la finalité ultime, le bonheur parfait de la
personne humaine.
THEOLOGIE NATURELLE
Preuves de l'existence d'un Etre premier,
appelé Dieu
* Aucune des réalités existantes
--- de l’Univers physique, du Soleil, des particules, à l’Univers
des vivants et tout particulièrement à l’homme-vivant
de Vie spirituelle --- ne se donne son exister-esse : elle
le reçoit ... elle est en puissance à son exister
... elle ne fût pas, elle n’était pas,
et elle fût (l’âge même de l’Univers
est fini). Le principe de causalité permet d’affirmer
qu’une Réalité première existe
qui ne reçoit pas son esse-exister, qui est Acte esse
dans toute sa pureté , sans aucune ‘potentialité’... “Ipsum
esse subsistens”, “Ens a se”, Etre
nécessaire
en son esse-exister ... le seul Etre-existant qui puisse
dire de lui-même : “Je suis Celui qui suis” ...
la ‘définition’ que Dieu a donné de
Lui-même à Moïse (cf.Gen.3.14)! L’Etre
premier-Dieu est Source - Cause première de l’esse-exister
de toute réalité. L’Etre premier-Dieu
est Acte-esse parfait (sans aucune limite, puisque non reçu);
toute autre réalité que Lui participe de Son
esse-exister … de Son “énergie existentielle
illimitée” peut-on dire dans un jugement de
sagesse.
L’expérience que nous avons de notre vie selon
l’esprit et la connaissance métaphysique de
la personne et de l’Univers physique et des vivants,
nous mettent en présence:
* de l’acte-vérité (vérité ontologique
profonde médiatisée par la vérité formelle)
: aucun étant-existant n’est substantiellement
vérité : la personne humaine est toujours en
cheminement-devenir, en croissance, de sa vérité profonde
-- être vrai est très différent de être
sincère, càd conforme à son-ses opinion(s)
(qui peuvent être erronées!) -- ; notre connaissance
de ce qui est en tant qu’être est en devenir
... ce devenir de la vérité formelle est signe
de l’élément ‘en puissance’ conjoint à la
vérité profonde de tout étant-existant.
Le Principe de causalité permet de conclure : il existe
un ‘Etant-existant’ substantiellement Vérité,
Acte-vrai ‘absolu’ ... qui ne peut être
autre que l’Acte-esse-parfait ... l’Acte-vérité EST
! L’Etre premier est Vérité substantielle, “Lumière
parfaite” -- cf.1 Jn.1.5
: Dieu est Lumière - en Lui, aucune potentialité à l’erreur,
aux ténébres; toute réalité autre
que Lui participe de Sa lumière - Vérité,
de Son “énergie lumineuse” peut-on dire
dans un jugement de sagesse.
* de l’acte-bien-bonté qui
n’est jamais
parfait, toujours ouvert aux imperfections, égarements,
au mal ; cet acte-bonté est ordonné, finalisé par
un Acte-Bonté parfait, achevé, transcendant
tout devenir, toute puissance. Cet Acte-Bonté , Source
ultime et première de tout bien , est “un” avec
l’Acte-esse et avec l’Acte-Vérité ...
l’Acte-bien EST ! L’Etre
premier est Bonté-Bien
substantiel, “bonum per essentiam”, Amour
- Don - cf. 1 Jn.4.8 : Dieu est
Amour - et toute réalité spirituelle
autre que Lui participe de Sa bonté - amour… de
Son “énergie - amour” peut-on dire dans
un jugement de sagesse.
Le rejet-refus de la finalité, de son exercice --
et donc du principe de causalité -- ne permet pas
de conclure; ce refus est motivé, le plus souvent,
par un ‘a priori’ d’ordre intellectuel-affectif
... Cf :Rm.1.19-20. Sans oublier que l’infini ne peut être
traversé dans l’exercice de la causalité --
principe de non-régression à l’infini
-- ce qui fait difficulté pour beaucoup (seul le mathématicien
peut le traverser ... cf.les nombres transfinis de Cantror
!!)
Considérant les deux grandes modalités du
devenir propre au vivant et du devenir propre à l’Univers
physique – nous pouvons affirmer:
* L’expérience nous enseigne qu’à l’origine
de tout vivant, il y a un vivant - source; cette transmission
d’un capital de vie, d’énergie vitale,
n’est jamais parfaite, toujours limitée; le
vivant n’est pas substantiellement vie; sa vie, il
peut la perdre et il la perd. Aucun vivant de vie végétative-sensible
n’est immortel; l’homme en sa vie spirituelle ‘touche’ à l’immortalité,
sans être substantiellement vie ... l’élément
potentiel est présent jusqu’à la fin
de ses jours. Le principe de causalité nous permet
de conclure : à l’origine première de
la vie, à l’origine de toute vie, existe
un Vivant parfait, substantiellement vie, purement Acte, au-delà de
tout conditionnement, de tout compromis avec l’être
en puissance. L’Etre premier-Dieu est Vie, Vivant parfait - Source de toute forme de vie... cf.
Mt.16.16; Jn.14.6; 1 Jn.1.1 .
* L’expérience du devenir physique, universel,
des rapports causes-effets dans l’ordre efficient,
et le principe : ce qui est mû est mû par un
autre -- nous permet de conclure à l’existence
d’un Etre Premier Moteur, non mû, qui est Acte
pur. L’Etre premier-Dieu est Moteur
immobile, transcendant
tout devenir et le finalisant, lui donnant son sens ultime.
L’Etre premier, appelé traditionnellement Dieu,
est Acte pur (transcendant toute puissance ... acte-Esse),
Acte parfait assumant toute perfection ( Vérité,
Vivant, Moteur immobile), Acte achevé ayant sa fin
en Lui-même (Bonté) : Contemplation
de la contemplation (dixit Aristote!) . Il est souverainement et absolument Un
(aucune multiplicité, division en lui).
L’Etre premier est Personne, Esprit… sans aucune
compromission possible avec le mensonge, le mal. Cette découverte
met le philosophe dans une attitude d’adoration face à la
Majesté infinie de l’Etre premier… il
comprend que toutes ses qualités – vie, vérité,
bonté,…– sont participées des qualités “une” de
l’Etre premier; cette découverte introduit le
philosophe dans une contemplation aimante, silencieuse, “solitaire” de
l’Etre premier… car, celui-ci ne se donne, comme
Personne - Amour, qu’au travers d’une Révélation.
Les preuves de l’existence de l’Etre premier
sont des raisonnements déductifs a posteriori (de
l’existence des effets, ils remontent à l’existence
de la Cause), ayant pour point de départ obligé l’expérience
des réalités et de leurs devenirs (ce qui implique
la médiation des sens) et pour “âme” la
métaphysique de l’acte (un “sens aigu” de
la finalité).
Les Attributs divins
Nous ne pouvons pas connaître ce qu’est l’Etre
premier - Dieu en lui-même (son “quid est?”)… ce
n’est que dans une Vision surnaturelle que nous pouvons
Le voir tel qu’Il est (cf
1 Jn.3.2). Nous ne pouvons
que préciser sa manière d’être-exister,
sa manière de vivre, sa manière d’agir
(son “comment - quomodo”), et cela à partir
de ce que nous expérimentons, c’est-à-dire
fondamentalement des réalités sensibles. L’Etre
premier, Esprit pur, n’étant aucunement dans “le
sensible”, ce n’est que par
voie de négation (du “quomodo” des réalités sensibles) et
d’éminence (d’achèvement, de
perfection, du “quomodo non sit”), que nous pourrons
préciser sa manière d’être, de
vivre, d’agir. Nous contemplons alors les attributs
divins; cette contemplation très intellectuelle (fine
pointe de la vie de l’intelligence) – contemplation
de sagesse, de lumière – met la joie dans le “coeur
du philosophe”, lui donne un repos dans la lumière,
en même temps qu’un jugement de sagesse sur les
réalités existantes… mais, elle se distingue
profondément (sans qu’il y ait opposition) de
la Contemplation mystique du croyant.
Manière d’être de l’Etre
premier
L’Etre premier, Acte pur, au-delà de toute composition,
est absolument simple. Tout ce que nous expérimentons,
y compris nous-même, implique une grande diversité de
compositions: esse-exister et substance (ou “essence”,
appelée ainsi dans un jugement de sagesse), nature
humaine et tel corps humain en tant qu’individué par
la “matière”, âme et corps, facultés
et opérations, etc; aucune de ces compositions n’existe
en l’Etre premier-Acte pur, d’où sa simplicité… mais,
Sa simplicité est éminemment parfaite! Absolument
simple, l’Etre premier est ineffable (au-delà de
toute définition), incompréhensible et transcendant,
séparé de tout ce qui n’est pas Lui.
En les créatures, les compositions multiples et diverses
sont une richesse; mais, aussi, nous connaissons les “nostalgies” d’une
plus grande simplicité, d’une “simplification” de
vie humaine et spirituelle; psychologiquement, l’homme
est très complexe… souvent chaotique en sa vie
mentale et affective… une authentique simplicité ne
peut venir que de la Contemplation.
L’Etre premier, Acte parfait, au-delà de tout
devenir, est souverainement parfait. Les perfections - à tout
niveau de vie ou physique - que nous expérimentons
représentent une très grande richesse d’être;
mais, elles sont aussi toujours limitées (en
acte, même si elles sont, en puissance, ouvertes à l’infini,
pour les plus spirituelles). En l’Etre premier, ces
limites n’existent aucunement et Sa perfection unique,
assumant - intégrant toute perfection, se donne dans
une absolue simplicité! La
simplicité de l’Etre
premier est souveraine perfection et Sa perfection est absolument
simple. En les créatures, il existe une certaine tension
entre simplicité et perfection; particulièrement
sensible dans la vie spirituelle, mais aussi biologique.
Souverainement parfait, l’Etre premier assume, dans
Son absolue simplicité, les perfections propres à une
personne… Sa perfection est
celle d’une Personne,
esprit pur… en ce sens, il est possible de parler de
son intelligence ou de sa volonté, bien que ces dernières
soient une avec “Je suis”!
L’Etre premier, Acte achevé, Cause finale ultime,
est infiniment bon. Son Etre est bonté, substantiellement
bon. Sa bonté se communique en attirant à elle
les créatures “faites à Son image”… “bonum
est diffusivum sui” (le bien
est diffusif de soi).
En les créatures spirituelles, la bonté n’est
que participée, toujours limitée (en
acte, même si elle est ouverte à l’infini, en
puissance)… la bonté est qualité et non
substance. En ces créatures, la bonté qui attire
et se donne en attirant est distincte de la perfection… une
créature parfaite peut manquer de bonté, ne
pas attirer à elle… une créature aimable
peut attirer même si elle n’est pas très
parfaite. En l’Etre premier, Sa perfection est Sa bonté,
et Sa bonté est Sa perfection.
Simplicité, perfection, bonté sont les lumières
- vérités les plus profondes que le philosophe
puisse avoir du “Mystère” de l’Etre
premier; et ces trois “vérités-qualités
substantielles” sont Une; l’Etre premier est
Un (indivisé, unique). Acte
pur, Acte parfait, Acte achevé: il est Un.
La personne humaine, les vivants, possèdent un corps
par lequel ils sont intégrés dans l’Univers
physique; les corps physiques ont des qualités propres:
ils sont finis - limités, localisés - extériorisés
les uns par rapport aux autres, soumis au devenir physique
et au temps. Par voie de négation et d’éminence,
nous pouvons préciser certains attributs divins; ceux-ci
s’appuient sur les enseignements de la philosophie
de la nature.
Le devenir physique, universel et divers, nous fait découvrir
un principe - cause physique, pure puissance: la “matière
première”, pouvoir être ouvert à l’infini,
non limité… c’est là un infini
de privation, de non-perfection; ce principe purement potentiel
n’existe que dans les réalités physiques,
uni à des déterminations - formes et à la
quantité (par où ces réalités
sont localisées). Les déterminations - formes
sont distinctes entre elles et limitées par la potentialité de
la matière en laquelle elles existent; cette limitation
- finitude est une perfection. La forme, la détermination,
en elle-même (donc non-reçue dans une puissance)
est non limitée, non finie, “ouverte à l’infini”.
L’Etre premier, Acte parfait, est infini, infini (sans
limite aucune) en Sa perfection,
en Sa bonté; il est “sans
rival”, “inépuisable”; “le
contempler” est se perdre en Lui. La personne humaine
est finie en son acte-esse (reçu) et en ses qualités
et perfections; elle n’est ouverte à l’infini
qu’en ses facultés spirituelles, qui sont ordonnées,
in fine, à la Contemplation de l’Etre premier.
La matière et la quantité conjointe (accident
nécessaire de la matière) ont pour effet principal
d’extérioriser les corps, de les localiser; être
extériorisé, localisé, est une perfection
pour les corps physiques et vivants. [N’imaginons pas “l’espace
vide” préexistant à la matière … cet
espace - localisation est “accident” nécessaire
de la matière, car la quantité est accident
nécessaire de la matière première (principe
substantiel).] Une telle “perfection” ne peut
aucunement convenir à l’Etre premier - Esprit
pur. C’est par son action que l’Etre premier
pénètre l’Univers des corps… là,
où un être agit, exerce son action, là il
est présent. L’action-agir de l’Etre premier,
Acte pur, achevé, est sans limite, universelle… rien
ne lui échappe… Nous saisissons l’attribut
d’immensité, présence d’immensité (sans
limite):
* l’Ens a se est source de tout esse-exister d’où une
présence intime à tout existant… si cette
présence était retirée, l’existant
serait néantisé.
* l’Acte achevé, Bien substantiel, finalise
et gouverne toutes les réalités… présence
selon la fin atteignant son sommet en les réalités
spirituelles (leur modalité d’agir “liberté” est
intégrée, assumée dans ce gouvernement).
* l’Acte parfait agit aussi comme cause première
efficiente “conjointe” aux opérations
- actions de tout être créé, “conjointe” aux
causes secondes dont elle respecte l’autonomie d’exercice
(voulue par elle… son action n’est pas celle
d’un déterminisme formel, rigide).
L’Etre premier, Acte pur - parfait - achevé,
est au-delà de tout devenir: il est nécessairement
immuable; son immutabilité substantielle est un repos
dans l’infinie perfection, dans la Contemplation… nous
en saisissons “quelques miettes” dans la contemplation
philosophique, voire dans l’amour d’amitié.
Etant immuable, l’Etre premier est “invulnérable”… il
ne peut être soumis à un devenir causé par
les créatures.
Le “déroulement” de tout devenir implique
une “mesure”, un “nombrage” des “avant
- après”… un temps, une durée:
temps physique (des horloges diverses: mécanique, à quartz,
atomique), temps physiologique, durée psychologique.
L’Etre premier, immuable, est au-delà de toute
mesure de temps: il est éternel; en Lui, il n’y
a ni avant ni après, ni commencement, ni fin. L’éternité de
l’Etre premier est “un éternel présent”… ce
qui Le met au-delà de toute histoire. L’instant
présent, en lequel nous vivons et exerçons
nos opérations, est comme la “trace” de
l’éternité divine dans le temps - durée,
auquel nous sommes soumis. [Le temps physique est concréé avec
la matière - énergie et mesure son devenir… ne
l’imaginons pas “éternel” et préexistant à la
matière - énergie.]
Manière de vivre de l’Etre
premier
La vie se manifeste dans les opérations propres au
vivant; mais, elle n’est pas quelque chose d’accidentel,
puisqu’elle a sa source en l’âme, principe
substantiel. C’est pourquoi, nous pouvons reconnaître
l’Etre premier comme le Vivant, substantiellement
Vie.
De Sa vie infiniment parfaite, nous avons une “image”,
un “analogué” dans la vie spirituelle
de la personne humaine; or, celle-ci implique intelligence
et volonté; c’est pourquoi, nous pouvons par
analogie parler de l’Intelligence ou de la Volonté de
l’Etre premier… en sachant bien qu’en Lui,
intelligence et volonté sont une et identique à “Je
suis”. Nous avons reconnu l’Etre premier comme
Vérité substantielle, Amour substantiel; Sa
vie est Contemplation aimante ou Amour contemplatif… Contemplation
de la contemplation… Amour de l’amour… (Nous
mesurons combien notre compréhension de Son “Mystère” craque… combien
Son intimité de Vie est incompréhensible…)… Et
cependant l’Etre premier n’est pas clos en Lui-même
dans Son infinie Béatitude… Il
Se communique, Se donne, Se fait connaître… En se connaissant
Lui-même, Se contemplant, Il connaît toutes les
réalités “issues de Lui”; rien
ne Lui échappe de ce qu’elles sont, de ce qu’elles
font (même pas les futurs contingents)… En S’aimant
Lui-même, il aime toutes les réalités
voulues par Lui d’un amour souverainement libre et
gratuit et attire à Lui toutes celles qu’Il
a voulu faire à Son image et à Sa ressemblance.
Manière d’agir de l’Etre
premier
La causalité de l’Etre premier est première
- fondamentale; elle s’exerce au niveau de l’être-exister,
immédiatement, et atteint, en ce niveau, toute détermination,
tout devenir; elle est universelle et se réalise “ex
nihilo”… causalité de pur don… causalité créatrice
manifestant la toute-puissance de l’Etre premier… cet
acte créateur est au-delà de tout devenir et
donc de temps - durée… La création artistique,
technique, humaine implique toujours une “matière
préexistante” et s’exerce dans un devenir
impliquant une dimension temporelle.
La causalité de l’Etre premier est ultime
- parfaite. Bonté substantielle, Acte achevé,
l’Etre premier en Se communiquant, en créant,
attire à Lui, de manières diverses, toutes
les réalités existantes en les orientant vers
leur fin… là, se manifeste Son gouvernement,
Sa providence. (Si l’homme peut errer à cause
de sa liberté, cela ne contredit pas la providence
divine, qui a voulu précisément l’homme
libre… et ne l’abandonne pas.)
La causalité de l’Etre premier est souverainement
libre et gratuite. L’Etre premier est Sa béatitude… rien
ne peut lui être ajouté, le perfectionner… les
réalités existantes sont des purs effets de
Sa causalité, voulus librement et aimés gratuitement.
Les qualités de la causalité de l’Etre
premier – première - fondamentale (monarchique,
pourrait-on dire), ultime - parfaite (aristocratique...sa
pefection sans limite est manifestée par les multiples
intermédiaires dont Il se sert, en les invitant à se ‘parfaire’),
de pur don (libre et gratuite ... démocratique) – permettent
de conclure: L’Etre premier est Créateur. L’acte
de création est un acte métaphysique (transcendant
tout devenir, tout temps), de pure contemplation, immédiatement
efficace: “Que soit lumière - énergie,
et fut la lumière - énergie”. L’Etre
premier, Créateur, agit en Artiste
souverain, d’où la
beauté de l’Oeuvre créée, et en
Père envers les créatures faites à Son
image et ressemblance… en les créant, Il leur
communique quelque chose de Son pouvoir d’artiste et
de Sa paternité
ADDENDA: POUR LES CROYANTS
Pour le croyant, l’existence de Dieu, si elle ne lui
est pas naturellement manifeste – “Depuis la
création du monde, Ses perfections invisibles, éternelle
puissance et divinité, sont visibles dans Ses oeuvres
pour l’intelligence.” (Rm.1.20) – relève
de la foi. Pour le croyant, le Mystère de la Très
Sainte Trinité est le Mystère des mystères
de la foi: Dieu-Père, Dieu-Fils et Dieu - Saint Esprit,
Trois Personnes qui sont un seul Dieu. Le Père est “Je
suis Celui qui suis” (Ex.3.14), le Fils est “Je
suis Celui qui suis”, le Saint Esprit est “Je
suis Celui qui suis”, et les Trois Personnes sont un
seul “Je suis Celui qui suis”. Il en est de même
de chacun des attributs divins. La distinction des Personnes
est “discrètement” éclairée
par l’opposition relative des relations de paternité,
filiation, spiration commune et procession: la Paternité divine
est la Personne du Père, la Filiation divine est la
Personne du Fils, la Procession divine est la Personne du
Saint Esprit…
La Révélation divine explicite et met en évidence
des attributs divins, qui demeurent philosophiquement très
cachés: sainteté, miséricorde, lumière
(1Jn.1.5), amour (1Jn.4.8), vérité (Jn.15.26;
16.13), vie(Jn.14.6) … Le croyant est “proportionnellement” participant
de ces attributs; en son sommet d’union: “L’âme
est devenue dieu de Dieu, en participation de Son être
et de Ses attributs.” (Jean de la Croix, Vive Flamme,
str.3).
Cf. Valtorta :
La Charité qui agit-crée : la Toute-Puissance
La Charité qui enseigne : la Sagesse
La Charité qui pardonne : la Miséricorde
La Charité qui gouverne : la Providence
La Charité qui redresse - rectifie : la Justice
CRITIQUE
En préparation