THÉOLOGIE
I. FONDEMENT - Sources de la foi chrétienne ... de notre vie chrétienne
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Prière - Fondement - Très Sainte Trinité - Vie spirituelle duelle - La Cité Ecclésiale

(A) Deux ordres-niveaux de connaissance :

Vatican I : “ L’Eglise catholique a toujours unanimement tenu et tient encore qu’il existe deux ordres de connaissance, distincts non seulement par leur principe, mais aussi par leur objet. Par leur principe, puisque dans l’un, c’est la raison naturelle (l’intelligence), dans l’autre, la foi divine, qui nous fait connaître. Par leur objet, parce que, outre les vérités que la raison naturelle peut atteindre ( L’existence de Dieu-Etre premier, la spiritualité de l’âme et des facultés de mémoire-intelligence et volonté, ...), nous sont proposés à croire les mystères cachés en Dieu ( Très Sainte Trinité, Incarnation rédemptrice,...), qui ne peuvent être connus s’ils ne sont révélés d’En-Haut. (...). Mais, bien que la foi soit au-dessus de l’intelligence, il ne peut jamais y avoir de vrai désaccord entre elles; puisque le même Dieu, qui révèle les Mystères et communique la foi, a fait descendre dans l’esprit humain la lumière de l’intelligence; Dieu ne pourrait se nier Lui-même, ni le vrai contredire jamais le vrai.” (Constitution ‘Dei Filius’,4).
Connaissance naturelle : en son sommet : philosophie - sagesse naturelle (particulièrement morale et métaphysique ... cf. Jean-Paul II, Fides et Ratio - Veritatis Splendor -Evangelium Vitae) ... lumière naturelle de l’intelligence enracinée dans l’expérience , le ‘vécu’ ...
Connaissance surnaturelle : celle que le foi nous donne et qui est fondée sur le Témoignage (et son Autorité) ... Livre(s) saint(s) , Tradition(s), ... La Foi, vertu théologale, surnaturelle, est principe-source-racine, de notre Vie chrétienne-théologale ... (“Veiller (...) à ce que la foi ne soit pas corrompue devrait être considéré - du moins par les croyants - comme plus estimable que de s’occuper de la santé du corps (cf.Mt.10.28)(Cardinal Joseph Ratzinger, Entretien sur la foi, Fayard 1985) ... L’intelligence du croyant adhère à la Vérité révélée sous la motion de l’Amour de la Vérité. Foi-Charité-Espérance se développent, s’approfondissent, s’exercent en communion: foi aimante, charité éclairée; quant à l’espérance , elle “dynamise” notre Vie divine, notre vie de foi et de charité ... l’équilibre de ces vertus ‘divines’ est variable au cours de notre histoire sainte ... la diversité des saints le manifeste à l’évidence.

Rôle éminent de l’intelligence: non seulement la foi, source de notre connaissance surnaturelle, a son siège en elle (... “je crois” ...), mais l’Intelligence et la Volonté, concréées avec l’âme (cf. CEC 366, 1711), sont sources-moteurs de notre vie spirituelle proprement humaine ... par l’intelligence, par la connaissance, la volonté est éclairée ... la volonté éclairée permet l’épanouissement de notre vie d’homme fait à l’Image et à la Ressemblance de Dieu. Ne méprisons pas l’intelligence (trop souvent enténébrée dans les brouillards des pseudo-sagesses) ... si elle est aveuglée - ce que souhaite l’Adversaire, père du mensonge, cf. Jn.8.44 - la volonté elle-même s’égare, et l’Image de Dieu est défigurée .

Enc. ‘Acerbo Nimis’ de St.Pie X, 15.04.1905 :
“ L’Apôtre Paul, écrivant aux Ephésiens, disait: Que la fornication et tout genre d’impureté, ainsi que l’avarice, ne soient même pas nommés parmi vous, comme il convient à des Saints, et qu’il n’y ait aussi ni turpitude ni sots discours (Ephes., V, 3). Mais à cette sainteté et à cette pudeur qui refrènent les passions, il donne pour fondement l’intelligence des choses divines: Prenez donc garde, Frères, de marcher avec précaution, non comme des insensés, mais comme des sages. Ne devenez pas des imprévoyants, mais des hommes qui comprennent la Volonté de Dieu (Ephes., V, 15).
Et c’est avec grande raison. Car la volonté de l’homme garde à peine un reste de cet amour de l’honnête et du juste, que Dieu son Créateur avait mis en lui et qui l’entraînait en quelque sorte vers le bien, non pas apparent, mais réel. Dépravée par la corruption du péché originel et ne connaissant plus, pour ainsi dire, Dieu son Créateur, elle dirige toutes ses intentions vers l’amour de la vanité et la recherche du mensonge. Cette volonté égarée et aveuglée par les mauvaises passions a donc besoin d’un guide qui lui montre le chemin, pour la faire rentrer dans les sentiers de la justice qu’elle a eu le tort d’abandonner.
Ce guide, nous n’avons pas à le chercher au dehors, il nous est donné par la nature: c’est notre intelligence. S’il lui manque la vraie Lumière, c’est à dire la connaissance des choses divines, ce sera l’histoire de l’aveugle conduisant un aveugle: tous deux tombent dans le fossé. Le saint roi David, louant Dieu d’avoir mis la lumière de la Vérité dans l’intelligence humaine, disait : La lumière de Votre face, ô Seigneur, est empreinte sur nous (Ps. IV, 7). Et l’effet de cette communication de la Lumière, il l’indique en ajoutant: Vous m’avez mis la joie dans mon cœur, - cette joie qui, dilatant notre cœur, nous fait courir dans la voie des divins Préceptes.”

Harmonie-équilibre foi - intelligence :
Toute compromission de la foi avec une pseudo-sagesse naturelle ne peut être qu’une mésalliance (‘théologie de la libération’, par exemple). Pie XII nous en avertit : “... il faut extrêmement déplorer que cette philosophie (Aristotélico-thomiste), reçue et reconnue dans l’Eglise, soit aujourd’hui méprisée de certains qui osent imprudemment la déclarer vieillie en sa forme, rationaliste en son procédé de pensée; ils répétent, en effet, que notre philosophie soutient à tort la possibilité d’une Métaphysique absolument vraie( ... ). Pendant qu’ils méprisent cette Philosophie, ils font l’éloge des philosophies, anciennes ou modernes, d’Orient ou d’Occident, en sorte qu’ils semblent insinuer dans les esprits que n’importe quelle philosophie, n’importe quelle façon de penser peut, moyennant, s’il le faut, des corrections et des compléments, s’accorder avec le dogme catholique. Ce qui est absolument faux (...)” (‘Humanis Generis’, 12.08.50). Jean-Paul II affirme dans sa lettre ‘Fides et Ratio’: ”... la nécessité d’une philosophie de portée authentiquement métaphysique ... la Métaphysique se présente comme une médiation privilégiée dans la recherche théologique (cf. Nicée ... consubstantiel ...).” - “Il faut espérer que cette grande tradition philosophico-théologique trouvera aujourd’hui et à l’avenir des personnes qui la continueront et qui la cultiveront pour le bien de l’Eglise et de l’Humanité.” - “Je désire rappeler avec force que l’étude de la philosophie revêt un caractère fondamental et qu’on ne peut l’éliminer de la structure des études théologiques et de la formation des candidats au sacerdoce.” (14.09.1998).
Toute exaltation d’une foi mal éclairée peut avoir de graves conséquences: ainsi : l’Affaire Galilée : Jean-Paul II : “ On s’étonnera peut-être qu’au terme d’une semaine d’études de l’Académie (pontificale des Sciences) sur le thème de l’émergence de la complexité dans les diverses sciences, je revienne sur le cas Galilée. Ce cas n’est-il pas depuis longtemps classé et les erreurs commises n’ont-elles pas été reconnues ? Certes cela est vrai. Cependant, les problèmes sous-jacents à ce cas touchent à la nature de la science comme à celle du message de la foi. Il n’est donc pas à exclure que l’on se trouve un jour devant une situation analogue, qui demandera aux uns et aux autres une conscience avertie du champ et des limites de ses propres compétences. (...) . Ainsi la science nouvelle (à l’époque de Galilée), avec ses méthodes et la liberté de recherche qu’elles supposent, obligeait les théologiens à s’interroger sur leurs propres critères d’interprétation de l’Ecriture. La plupart n’ont pas su le faire. Paradoxalement, Galilée, croyant sincère, s’est montré plus perspicace sur ce point que ses adversaires théologiens. ‘Si l’Ecriture ne peut errer, écrit-il à Benedetto Castelli, certains de ses interprètes et commentateurs le peuvent et de plusieurs façons’ ” (31. 10. 1992).
Mais aussi les disputes relatives au ‘filioque’ isolé du ‘tanquam ex uno principio’ (mettant sous le boisseau la Monarchie du Père, chère à l’Eglise primitive et à l’Orient) .(Concile de Florence, 1439)

L’oiseau (notre âme-esprit) a besoin pour voler de ses deux ailes (à savoir la foi et l’intelligence ... la nature et la grâce)(Saint Jean Cassien, 365-435, fêté le 28-29 février en Orient, le 23 juillet à Marseille; le Pape Benoît XIV déclare qu’il n’est point permis de mettre en doute sa sainteté; fondateur de monastères en Gaule, élevé à la prêtrise par le Pape Léon le Grand, ayant vécu à Bethléem, à Antioche, à Constantinople et à Rome, ayant rencontré les ‘Pères des déserts’ en Egypte, Syrie). Cette expression reprise par Jean-Paul II :“La foi et l’intelligence sont comme les deux ailes qui permettent à l’esprit humain de s’élever vers la Contemplation de la Vérité” (Fides et Ratio) ... Ces deux ailes se sont aussi toutes les qualités de notre nature humaine, de l’Image de Dieu, qui est en tout homme et les qualités-dons de cette même nature surélevée par la Grâce divine, du fils de Dieu qui est en nous, élevé à la Ressemblance divine. CEC 1700 : “La dignité de la personne humaine s’enracine dans sa création à l’Image et à la Ressemblance de Dieu ...”. Catéchèse orthodoxe : “ L’Image est donnée à l’homme, lors de la création ... la Ressemblance doit être ‘acquise’ par les saints; ceux-ci ont reçu le don de la grâce ; ils ont su le garder et le faire fructifier.” L’Image de Dieu demeure en le fils de Dieu et ‘doit être ce qu’elle doit être’ ... devoir d’état (d’ordre naturel) modulé selon les circonstances, les événements ... l’Image de Dieu et le fils de Dieu s’épanouissent en harmonie ... JESUS est l’Archétype de cette Sagesse-Harmonie suprême divino-humaine.
Ce n’est que dans la Vision béatifique que nous verrons Dieu tel qu’Il est (cf.1 Jn.3.2) et que nous serons en vérité ‘fille-fils de Dieu’.

Cet équilibre-harmonie divino-humaine existe entre “Marthe et Marie”... Cf. Lc.6.38-42 : Marthe (l’agir, les oeuvres de miséricorde à tout niveau) et Marie (la contemplation, l’adoration aimante) ne s’opposent pas (l’Adversaire veut nous faire croire qu’elles sont contradictoires)! Elles sont complémentaires: “ Croyez-moi, Marthe et Marie doivent aller ensemble pour donner l’hospitalité à Notre Seigneur, l’avoir toujours en leur compagnie , et ne pas Lui réserver un mauvais accueil, en ne Lui donnant point à manger .” (Ste.Thérèse de Jésus, Demeures VII.4). Sans oublier que Marie a (toutefois) choisi la meilleure part; elle ne lui sera pas enlevée’. Tout notre agir, naturel et surnaturel, doit être enveloppé par la Contemplation (cf. le secret des Pères du Désert)... d’où la fécondité du croyant (non seulement au point de vue surnaturel (Thérèse, Patronne des Missions)... mais aussi au point de vue naturel (l’ingénieur croyant doit être le meilleur, le plus intelligent de son entreprise ! ))

(B) La Révélation . . . la Vérité dévoilée . . .

Vatican II : “ Il a plu à Dieu dans Sa Sagesse et Sa Bonté de Se révéler ( ...dévoiler... retirer, proportionnellement, le voile) en personne et de faire connaître le Mystère de Sa Volonté (cf.Eph.1.9) grâce auquel les hommes, par le Christ, le Verbe fait chair, accèdent, dans l’Esprit Saint, auprès du Père, et sont rendus participants de la Nature divine (cf.Eph.2.18; 2 P.1.4). Dans cette Révélation le Dieu invisible (cf.Col.1.15; 1 Tm.1.17) s’adresse aux hommes en Son immense Amour, ainsi qu’à des amis (cf.Ex.33.11: Jn.15.14-15); Il s’entretient avec eux (cf.Bar.3.38) pour les inviter et les admettre à partager Sa propre Vie. Pareille Economie de la Révélation comprend des événements (des gestes) et des paroles (des enseignements) intimement unis entre eux , de sorte que les oeuvres, réalisées par Dieu dans l’histoire du salut, attestent et corroborent et la doctrine et le sens indiqués par les paroles, tandis que les paroles publient les oeuvres et éclairent le mystère qu’elles contiennent. La profonde vérité que cette Révélation manifeste, sur Dieu et sur le salut de l’homme, resplendit pour nous dans le Christ, qui est à la fois le Médiateur et la plénitude de toute la Révélation.”(Constitution ‘Dei Verbum’, 2 ).

Jn.18.37 : Jésus dit à Pilate: “ ... Je ne suis né, et je ne suis venu dans le monde, que pour rendre témoignage à la vérité. Quiconque est de la vérité écoute Ma voix.”. Dans la prière dite sacerdotale (Jn.17) , Jésus s’adresse au Père : “ ... Sanctifie-les -consacre-les- dans la vérité ... Pour eux, Je me sanctifie-consacre Moi-même, afin qu’ils soient, eux aussi, sanctifiés -consacrés- dans la vérité.”
Vatican II : “Afin de rendre toujours plus profonde l’intelligence de la Révélation, l’Esprit Saint ne cesse, par Ses Dons, de rendre la foi plus parfaite.”(D.V.5). La Révélation s’approfondit à la Lumière de l’Esprit Saint : cf. Jn.14.26; Jn.15.26 ; Jn.16.13 .
La Révélation va permettre la Naissance, la Croissance, l’Epanouissement du fils de Dieu en l’homme croyant et priant (Pie XII : la prière est la respiration de l’âme ) . Elle le rend participant de la Vérité divine, révélée ... Vie proprement divine nourrie de la Parole de Dieu (Mt.4.4), de l’Eucharistie (Jn.6.51) - des sacrements , de la Volonté du Père (Jn.4.34) ... l’Image de Dieu en l’homme est “déifiée” : “afin que vous deveniez ainsi participants de la divine nature. ”(II P.1.4)
De la Révélation adamique, dite primitive (un déluge, un péché, une femme, ...), à la Révélation hébraïque (principalement mosaïque), à la Révélation chrétienne (Orient et Occident) et (in fine) à la Révélation judéo-chrétienne ‘achevée’, plénière et parfaite (Fruit de l’Unité - Communion achevée). Une ‘révélation privée’(type Don Gobbi, Vassula, ...) n’ajoute rien au dépôt de la foi; elle peut être donnée pour réveiller notre vie humaine (spirituelle et sensible) ou pour une meilleure compréhension-mise en lumière de tel ou tel point de l’unique Révélation (‘Amsterdam’, ‘Tre Fontane’). La qualité-authenticité d’une révélation privée -- reconnue possible même chez les fidèles-laïcs : cf. Vat.II. L.G.35 -- se mesure à son ‘harmonie’ avec la Révélation (sans oublier la qualité de vie du ‘récepteur’ ... et des fruits.)

Où trouver cette Révélation ?

Vatican II : “ La Sainte Tradition et la Sainte Ecriture constituent un unique dépôt sacré de la Parole de Dieu (de la Révélation), confié à l’Eglise (aux ‘deux poumons’, Orient -Occident ... Père Congar, expression reprise par Jean-Paul II) . . . Il est donc clair que la Sainte Tradition, la Sainte Ecriture et le Magistère de l’Eglise, par une très sage disposition de Dieu, sont tellement reliés et solidaires entre eux qu’aucune de ces réalités ne subsiste sans les autres, et que toutes ensemble, chacune à sa façon, sous l’action du seul Esprit Saint, contribuent efficacement au salut des âmes.” (Constitution ‘Dei Verbum’,10; cité dans le CEC 95).
Les “affinités trinitaires” sont évidentes : la Sainte Ecriture en affinité avec le Fils-Verbe de Vie (Jn.14.6 -1 Jn 1.1); la Tradition en affinité avec l’Esprit Saint vivificateur-sanctificateur (Jn.16.13); le Magistère en affinité avec le Père souverain Educateur veillant sur la pureté de la foi ... à l’opposé de l’oeuvre de l’Adversaire ‘père du mensonge’ (Jn.8.44).
Ces trois Sources doivent s’exercer en harmonie, sans exaltation de l’une au détriment des autres; la Tradition se nourrit de la Parole de Dieu (vécue et commentée par les Pères ... les Docteurs ... les Saint(e)s ... son contenu doctrinal, de foi, s’explicite lors des Conciles); la Parole de Dieu est éclairée par la Tradition (la Doctrine trinitaire, explicitée, nous donne une meilleure intelligence de l’A.T. ... idem pour le Mystère de l’Incarnation Rédemptrice ...); Ecritures-Tradition écrite et Tradition orale sont placées sous la vigilance éclairée, voire discrète -- Jn.3.4-8 : “ ... le vent, l’Esprit, souffle où il veut et tu entends sa voix, mais tu ne sais pas d’où il vient ni où il va... , Jésus s’adresse au ‘Maître en ‘Théologie’ (v.9) -- du Magistère (pétrinien ... des Patriarches, des Evêques).

Commission biblique pontificale in : “le peuple juif et les Saintes Ecritures, 10” : “Le christianisme partage avec le judaïsme la conviction que la Révélation de Dieu ne peut pas être exprimée tout entière dans les textes écrits ... Grâce à l’action de l’Esprit Saint, la Tradition reste vivante et dynamique.” Rabbin Ouaknin, Invitation au Talmud :“Depuis le XVème siècle, le Talmud est la véritanle Bible du peuple juif, passage obligé de toute exégèse de l’Ecriture, autorité décisive pour les règles de vie et référence incontournable pour l’intelligence de la Révélation.”
La tradition orale véhiculée depuis Moïse --“Moïse enseigna le développement oral de la Loi Sainte, successivement à son frère Aaron, à ses neveux Eléazar et Itamar, aux Anciens c’est-à-dire au Sanhédrin, enfin à tous ceux du Peuple désireux d’en être instruits.”(Talmud, traité Erubin, fol.154 verso) -- a été mise par écrit dès le début du christianisme, de peur qu’elle ne soit perdue, et ce fut la Mishna, vers 200 environ; le Talmud comprend la Mishna et les multiples commentaires des rabbins (de plus en plus anti-chrétien); version définitive vers le VIème siècle pour le Talmud de Babylone et vers le IVème siécle pour le Talmud de Jérusalem.
Le ‘prophète’ discerne les secrets du coeur (cf. Jn.4.19 ); il annonce-dévoile confusément les événements à venir ... leur réalisation éclaire et confirme l’authenticité de la Prophétie.

(C) La Parole de Dieu - Ecritures Saintes

CEC 105 : “...Notre Sainte Mère l’Eglise, de par sa foi apostolique, juge sacrés et canoniques tous les livres tant de l’Ancien que du Nouveau Testament, avec toutes leurs parties, puisque, rédigés sous l’inspiration de l’Esprit Saint, ils ont Dieu pour Auteur et qu’ils ont été transmis comme tels à l’Eglise elle-même....(Vat.II, D.V.11) ”. CEC 137 : “ L’interprétation des Ecritures inspirées doit être avant tout attentive à ce que Dieu veut révéler par les auteurs sacrés pour notre salut. Ce qui vient de l’Esprit n’est pleinement entendu que par l’Action de l’Esprit. ...”. CEC 111: : “La Sainte Ecriture doit être lue et interprêtée à la Lumière du même Esprit qui la fit rédiger.” CEC 91 : “Tous les fidèles ont part à la compréhension et à la transmission de la Vérité Révélée. Ils ont reçu l’Onction de l’Esprit Saint qui les instruit et les conduit vers la vérité tout entière.”
Pie XII : “ Les onze premiers chapitres de la Genèse, quoiqu’ils ne répondent pas de façon rigoureuse au concept de l’Histoire qui fut celui des grands historiens grecs et latins, ou qui est celui des maîtres de notre temps, toutefois, appartiennent, en un sens véritable, ... , au genre historique. Ces mêmes chapitres, d’un style simple et figuré, rapportent les vérités essentielles, sur lesquelles repose la poursuite de notre salut éternel; ils décrivent de façon populaire l’origine du genre humain et celle du Peuple élu.. . . Les fidèles ne peuvent embrasser une doctrine dont les tenants soutiennent, ou bien qu’il y a eu sur Terre, après Adam, de vrais hommes qui ne descendent pas de lui par génération naturelle comme du premier père de tous, ou bien, qu’Adam désigne l’ensemble de ces multiples premiers pères.” (Encyclique ‘Humanis Generis’, 12.08.1950 )
Paul VI confirme : “ Nous croyons qu’en Adam tous ont péché, ce qui signifie que la faute originelle commise par lui a fait tomber la nature humaine, commune à tous les hommes, dans un état où elle porte les conséquences de cette faute et qui n’est pas celui où elle se trouvait d’abord dans nos premiers parents constitués dans la sainteté et la justice, et où l’homme ne connaissait ni lemal ni la mort. C’est la nature humaine ainsi tombée (...) qui est transmise à tous les hommes et c’est en ce sens que chaque homme naît dans le péché.” (Profession de foi, 30.06.68).

Pour ‘mémoire’: Bible hébraïque : L’Esprit Saint, Auteur ‘substantiel’, principal, a ‘orchestré’ l’apport de tous les prophètes, auteurs inspirés, depuis Moïse (considéré comme l’auteur principal, avec Aaron, du Pentateuque) jusqu’à Esdras (vers 444), considéré comme ‘l’égal’ de Moïse : “ Esdras aurait mérité que la Loi fût donnée par son intermédiaire à Ishraël, si Moïse ne l’eût devancé.”(Traité Shabbat,fol.13 verso). Notons que : “C’est un fait notoire parmi les juifs que leurs docteurs ont fait disparaître certains livres qui contredisaient leur enseignement (!) . Les prophéties elles-mêmes d’Ezéchiel et de l’Ecclésiaste de Salomon ont manqué d’éprouver le même sort de l’aveu du Talmud de Babylone.” (Traité Shabbat, fol.13 v). (( Texte hébreux : distinguer ‘ce qui est écrit’ et la vocalisation massorétique (non inspirée) )).
Bible des ‘Septante’ : Traduction en grec de la Bible hébraïque faite (selon la tradition) par septante rabbins-docteurs à Alexandrie, vers 270 avant notre Ere, et destinée aux juifs de la Diaspora: elle comprend, en plus des livres de la Bible hébraïque, des livres aussi inspirés mais écrits en grec; à savoir: Judith, Tobie, Macchabées, Sagesse, Ecclésiastique, Baruch.. Bible (actuelle) : celle des Septante traduite à partir des originaux hébreux et grecs et ‘complétée’ par les Livres de la Nouvelle Alliance (N.T.). ( La Vulgate: traduction en latin faite par St.Jérôme vers 400.)
La collection complète des Livres, jugés inspirés, du N.T. n’a été fixée (définitivement) qu’au IVème siècle ... Vers 18o, la Bible comprend les livres actuels sauf l’Epître aux Hébreux, la II Pierre, Jacques et Jude; en revanche, elle incluait le ‘Pasteur d’Hermas’, la Didaché (instructions sur le rite du Baptême, sur l’Eucharistie), la 1ère épitre de Clément (troisième successeurde Pierre), l’épître de Barnabé et l’Apocalypse de Pierre ... le N.T. a mis trois siècles pour se constituer ..... Le N.T. a subi un ‘mûrissement’ analogue à l’A.T. (mais beaucoup plus rapide) ...
la Bible n’est pas tombée du Ciel d’un coup !! .
D’où l’intérêt des études exégétiques et la relativisation des interprétations ‘fondamentalistes’ de tel ou tel passage limité et exalté!

Pie XII : “ Que les exégètes des Saintes Lettres, se souvenant qu’il s’agit ici de la Parole divinement inspirée, dont la garde et l’interprétation ont été confiées à l’Eglise par Dieu Lui-même, ne mettent pas moins de soin (qu’ils le font pour l’étude à la lumière de la linguistique, etc ) à tenir compte des interprétations et déclarations du Magistère de l’Eglise, ainsi que des explications données par les Saints Pères, en même temps que de ‘l’analogie de la foi’ , comme le fait observer très sagement Léon XIII dans l’Encyclique ‘Providentissimus Deus’ (18.11.1893). Qu’ils ne se contentent pas (...) d’exposer ce qui regarde l’histoire, l’archéologie, la philologie et les autres sciences semblables; mais tout en alléguant à propos ces données, pour autant qu’ils peuvent aider à l’exégèse, qu’ils exposent surtout quelle est la doctrine théologique de chacun des Livres ou des textes en matière de foi et de moeurs, en sorte que leurs explications, non seulement aideront les professeurs de théologie à exposer et à prouver les dogmes de la foi, mais seront utiles également aux prêtres pour expliquer la doctrine chrétienne au peuple, et enfin à tous les fidèles pour mener une vie sainte, digne d’un chrétien. Quand les exégètes catholiques donneront une pareille interprétation, avant tout théologique, comme nous avons dit, ils réduiront définitivement au silence ceux qui assurent ne guère trouver quelque chose dans les commentaires de la Bible qui élève l’esprit vers Dieu, nourrisse l’âme et stimule la vie intérieure ,,, .” (Encyclique ‘Divino Afflante Spiritu’, 30.09.1943).
N’oublions pas que l’Adversaire, le premier exégète (Gn.3.1-5), est maître en exégèse (Mt.4.6 et ss.)!

La Parole de Dieu est une Parole d’Amour ... fruit de l’Amour du Père (“Notre Père ...”) pour Ses enfants ... Elle veut nous introduire dans le Mystère de Dieu, de la Très Sainte Trinité, de l’Economie divine ... Elle éduque ‘divinement’ et humainement les fils et enfants du Père (cf.le Décalogue, le Discours sur la montagne ... la vie de prière) ... Elle appelle à un engagement de vie que nous pouvons discerner. contempler, dans les chrétiens ‘vivants et saints’ de tous les temps ... autant d’exemples à ‘imiter’, à suivre, sous la mouvance de l’Esprit Saint .

“L’analogie de la foi” : la foi n’est pas la Vision ... elle laisse un voile sur les vérités théorétiques ou pratiques ... ces vérités sont éclairées par de multiples passages des Ecritures et de la Tradition. ( St.Thomas d’Aquin dans la ‘Catena Aurea’ nous a donné une collection des commentaires substantiels des Pères concernant les Evangiles... Voir aussi la ‘Bible chrétienne’ éditée au Canada ... Et d’autres. ) CEC 114 : “Par analogie de la foi, nous entendons la cohésion des vérités de la foi entre elles et dans le projet total de la Révélation.”
Ne demandons pas à la Parole de Dieu des enseignements scientifiques, techniques, utilitaires, voir même philosophique! Il est toujours délicat, voire dangereux, de l’analyser à la lumière, quasi exclusive, des sciences profanes exégétiques ou historiques.

(D) La Tradition

Vatican II : “ Cette Tradition qui vient des Apôtres se poursuit dans l’Eglise, sous l’assistance du Saint Esprit: en effet, la perception des choses aussi bien que des paroles transmises s’accroît, soit par la contemplation et l’étude des croyants qui les méditent en leur coeur (cf.Lc.2.19,51) -- CEC 91: “Tous les fidèles ont part à la compréhension et à la transmission de la vérité révélée. Ils ont reçu l’Onction de l’Esprit Saint qui les instruit (1 Jn.2.20,27) et les conduit vers la vérité tout entière (Jn.16.13) -- soit par l’intelligence intérieure qu’ils éprouvent des choses spirituelles, soit par la prédication de ceux qui, avec la succession épiscopale, reçurent un charisme certain de vérité. Ainsi, l’Eglise, tandis que les siècles s’écoulent, tend constamment vers la plénitude de la Divine Vérité, jusqu’à ce que soient accomplies en elle les Paroles de Dieu. L’enseignement des Saints Pères atteste la présence vivifiante de cette Tradition . . . . C’est cette même Tradition, qui fait connaître à l’Eglise, la liste intégrale des Livres Saints . . . .” ( Constitution ‘Dei Verbum’,8)
En effet, la Tradition témoigne des Ecritures: Concile de Rome (382), Conciles de Florence (1442), de Trente (1546) . . . et les Ecritures témoignent de la Tradition : 2 Th.2.15; 3.6; 1 Cor.11.2.
“ Le retour à la Sainte Ecriture, qui est une des caractéristiques majeures de la vie actuelle de l’Eglise, doit être accompagné du retour à la Tradition attestée par les écrits patristiques, si l’on veut qu’il produise les fruits espérés.” (Instruction de la Congrégation pour l’Education catholique: l’étude des Pères de l’Eglise dans la formation sacerdotale.)

Jean-Paul II, lettre apostolique ‘Orientale Lumen’ : “Il existe certains aspects de la Tradition spirituelle et théologique communs aux diverses Eglises d’Orient, qui en font ressortir la sensibilité par rapport aux formes que prend la transmission de l’Evangile dans les terres d’Occident. Le Concile Vatican II les résume ainsi : ‘ Chacun sait avec quel amour les chrétiens orientaux célébrent la Sainte Liturgie, surtout l’Eucharistie, source de vie pour l’Eglise et gage de la Gloire céleste. Par là, les fidèles, unis à l’Evêque, trouvent accès auprès de Dieu le Père par Son Fils, Verbe Incarné, mort et glorifié, dans l’effusion de l’Esprit Saint. Ils entrent de la sorte en communion avec la Très Sainte Trinité et deviennent participants de la Nature divine (2 P. 1.4).’ (Décret Unitatis redintegratio). Dans ces traits se dessine la conception orientale du chrétien, dont l’objectif est la participation à la Nature divine à travers la communion au Mystère de la Très Sainte Trinité. La Monarchie du Père et la conception du salut s’y dessinent selon l’Economie, telle que la présente la Théologie orientale après Saint Irénée de Lyon, et telle qu’elle est développée par les Pères cappadociens. La participation à la Vie trinitaire se réalise à travers la Liturgie et de façon particulière dans l’Eucharistie, mystère de communion avec le Corps glorifié du Christ, semence d’immortalité. Dans la divinisation, et principalement dans les Sacrements, la Théologie orientale attribue un rôle tout à fait particulier à l’Esprit Saint: par la puissance de l’Esprit qui demeure dans l’homme, la déification commence déjà sur Terre, la créature est transfigurée et le Royaume de Dieu est inauguré. . . . . Il est instamment recommandé aux catholiques d’accéder plus fréquemment à ces richesses spirituelles des Pères orientaux, qui élèvent l’homme tout entier à la Contemplation des Mystères divins.”

Tradition orale dans l’Ancienne Synagogue: “ Ainsi que l’Eglise avant que l’Evangile fût écrit, la Synagogue possédait d’abord une Révélation divine toute de tradition, une loi purement orale. Lorsque plus tard, par ordre de YHWH, le Législateur d’Horeb eût consigné par écrit les ordonnances sacrées, lorsqu’il eût donné le Pentateuque, la tradition orale restait et devait rester de nécessité. Car, non seulement, il faut qu’elle atteste à toutes les générations à venir l’authenticité du Code divin, mais aussi, il faut qu’elle serve en quelque sorte d’âme au corps de la Lettre (cf.II Cor.3.6); autrement le texte de la Loi eût été abandonné à la merci de l’esprit humain, toujours porté à s’égarer. La Loi écrite pouvait être commise à la garde de toute la Nation; mais l’enseignement oral, pour qu’il se conservât entier et pur, fût confié à un corps spécial de docteurs sous l’autorité suprême de Moïse toujours assis dans sa chaire en la personne de ses successeurs. Cela dura jusqu’à ce que la Loi ancienne fît place à la Loi évangélique, dont elle était le type et la préparation.” (Chevalier Paul Drach, ex-rabbin de Paris dans les années 1800, ‘converti’, devenu bibliothécaire de la Congrégation de la Propagande, membre de l’Académie pontificale; citation de son livre-clef ‘De l’harmonie entre l’Eglise et la Synagogue’).
Ce qui nous est confirmé par Saint Hilaire de Poitiers (IVème siècle, Docteur de l’Eglise, marié, lutteur pour affirmer la Divinité du Fils contre les ariens, l’Athanase de l’Occident)) : “Outre la Loi écrite, Moïse enseigna séparément les Mystères les plus secrets de la Loi aux Septante Anciens (Nb.11.16-17), institués dans la Synagogue en qualité de Docteurs, chargés spécialement d’en transmettre la connaissance. C’est de cette Doctrine traditionnelle, enseignée dans la Synagogue sans interruption, que Jésus parla quand il dit: ‘Sur la chaire de Moïse se sont assis les scribes et les pharisiens: faites donc et observez tout ce qu’ils pourront vous dire, mais ne vous réglez pas sur leurs actes: car ils disent et ne font pas.’(Mt.23.2) ”

Citation de Drach : “ Tout ce que l’Eglise enseigne se retrouve dans les plus anciennes traditions de la Synagogue. Le Talmud a cherché après la naissance du christianisme, à noyer ces traditions dans une foule d’explications absurdes et d’assertions mensongères; souvent, elles sont défigurées par les additions, les gloses, les falsifications des rabbins. Mais une critique judicieuse peut aisément séparer le grain de la paille sous laquelle ces faux docteurs ont cherché à l’étouffer.”
Recherchons dans l’A.T. les “annonces-voilées” des Mystères chrétiens : Très Sainte Trinité, Incarnation Rédemptrice, Sacrements, Economie du Saint Esprit, Marie ...

ADDENDA:

* Les Pères Cappadociens (tous trois du IVème siècle, saints et évêques), càd de Cappadoce (Turquie) : Basile de Césarée, dit le Grand, Docteur de l’Eglise; Grégoire de Nazianze, Docteur de l’Eglise; Grégoire de Nysse, frère benjamin de Grégoire le Grand (théologien ‘mystique’, il ‘dépasse’ les deux Docteurs) ... ce sont des piliers de l’Eglise d’Orient (langue grecque) ... trop méconnus en Occident (latin) ... l’Occident très (trop) centré sur St.Augustin (354-430)...! (( Pour information : Athanase d’Alexandrie, 45 ans d’épiscopat dont 18 en exil, est le ‘champion’ de Nicée ... défenseur de la Divinité de Jésus (contre Arius) ... auteur de la Vie de Saint Antoine (251-356), patron des ermites. ))

* PROFESSION DE FOI DE ST.IRÉNÉE (petit-fils spirituel de l’Apôtre Jean, par l’intermédiaire de St.Polycarpe de Smyrne, asiate, Evêque de Lyon, mort martyr aux environs de l’An 200) :
“ Et voici la règle de notre foi, le fondement de l’édifice et ce qui donne fermeté à notre conduite: DIEU-PERE, Incréé, qui n’est pas contenu, invisible, un Dieu, le Créateur de l’Univers; tel est le tout premier article de notre foi. Mais, comme deuxième article: le VERBE de Dieu, le FILS de Dieu, le Christ JESUS notre Seigneur, qui est apparu aux prophètes selon le genre de leur prophétie et selon l’état des Economies du Père; par qui toute chose a été faite; qui, en outre, à la Fin des temps, pour récapituler toute chose, s’est fait homme parmi les hommes, visible et palpable, pour détruire la mort, faire apparaître la vie et opérer une communion de Dieu et de l’homme. Et comme troisième article: le SAINT ESPRIT par lequel les prophètes ont prophétisé et les Pères ont appris ce qui concerne Dieu et les justes ont été guidés dans la voie de la justice et qui, à la Fin des temps, a été répandu d’une manière nouvelle sur notre humanité pour renouveler l’homme sur toute la Terre en vue de Dieu. Et c’est pourquoi, à notre nouvelle naissance, le Baptême a lieu par ces trois articles, le Baptême qui nous accorde la grâce de la Nouvelle Naissance en Dieu-le-Père par le moyen de Son Fils dans l’Esprit Saint. Car ceux qui portent l’Esprit de Dieu sont conduits au Verbe, c’est-à-dire au Fils; mais, le Fils les présente au Père, et le Père leur procure l’incorruptibilité. Donc, sans l’Esprit, il n’est pas possible de voir le Fils de Dieu ((Jn.6.44)), et sans le Fils, personne ne peut approcher du Père, car la connaissance du Père, c’est le Fils, et la connaissance du Fils de Dieu se fait par le moyen de l’Esprit Saint; quant à l’Esprit, c’est selon qu’il plaît au Père , que le Fils le dispense à titre de ministre à qui veut et comme veut le Père.” (Démonstration-exposé de la Prédication apostolique).
Cette remarquable profession de foi décrit, vitalement, selon l’expérience mystique, la rencontre de l’âme du croyant avec le Mystère Trinitaire et l’insertion de l’âme-esprit dans le Circulus d’Amour trinitaire.
((Saint Irénée affirme la primauté de l’Eglise de Rome, fondée par ‘les deux très glorieux Apôtres Pierre et Paul’ : “C’est avec cette église de Rome, en raison de sa plus puissante autorité de fondation, que doit nécessairement s’accorder toute église, càd les fidèles qui proviennent de partout, elle en qui toujours, par ceux qui proviennent de partout, a été conservée la Tradition qui vient des Apôtres.” (Adv.Hae.III.3.2) )).

* Théologie - Spiritualité Orthodoxe:
En Dieu, agir et être sont un. . . pour nous, il existe une distinction réelle entre l’Agir divin - les Energies incréées - et l’Être divin - l’Essence divine. -. . .distinction essentielle en Théologie orthodoxe.
Basile de Césarée: “Nous affirmons que nous connaissons Dieu dans Ses Energies, mais nous ne promettons guère de l’approcher dans Son Essence même, car Son Essence reste inaccessible ( dans la Vision même de Dieu, nous ne serons pas Dieu! ), tandis que les Energies viennent jusqu’à nous. (nous serons déifiés ... 2 P 1.4) ” (Lettre 234)
Grégoire de Nysse : “On peut dire à la fois en toute vérité que ‘les coeurs purs voient Dieu’ et que ‘Nul n’a jamais vu Dieu’. En effet, ce qui est invisible par nature devient visible par les Energies apparaissant ainsi autour de Sa Nature.” (( ‘Voir’ - ‘ne pas voir’ ... Immanence - Transcendance ... les antinomies manifestent que le Mystère évoqué ‘dépasse’ toute modalité de compréhension ! ))

* Théologie - Doctrine sacrée dans la lumière dite ‘thomiste’ : (a) Théologie scientifique: elle développe l’ntelligibilité de la Révélation en s’appuyant sur la Sagesse naturelle; (b) Théologies biblique et d’Eglise: elles explicitent le développement de la Révélation (d’avant et d’après l’Incarnation, resp.) ... elles manifestent ainsi le déroulement de l’Economie divine dans le temps; (c) Théologie mystique : elle propose-analyse la vie des Saint(e)s comme modèles de Vie divine et humaine, d’union à Dieu-Trinité.

 

(E) Le Magistère

(a) Du Pontife-Patriarche romain :

“ Tu es Pierre, et sur cette pierre, je bâtirai mon Eglise ... ” (Mt.16.18) ...voir aussi : Lc.22.32 et Jn.21.15-17 (le triple pouvoir de Pierre : juridiction, sacramentel, gardien de la doctrine de foi) La Parole de Dieu ne s’arrête pas à la personne de Simon-Pierre; elle concerne la fonction de Régence-Gouvernement, la Mission ‘politique’ au service de la Vérité et de l’Unité , et donc de la vraie Charité ( ... et non au service du pouvoir de domination - dans la Cité de Dieu - et des compromissions avec le pouvoir selon le monde ...), dont Simon-Pierre est le premier dépositaire.
L’Histoire de l’Eglise, de la Papauté, met en évidence des Pontifes romains de très grande valeur ... mais aussi , hélas, des Pontifes romains au visage, à l’esprit bien enténébré ( “Si le Christ a choisi Judas parmi ses douze Apôtres pourquoi s’étonner qu’au cours des siècles, l’Eglise ait compté parmi ses fils nombre de traîtres à l’Evangile ? ” E.de Beukelaer, ‘l’Eglise de Judas’ ) ... En cette fin de millénaire, nous avons eu la grâce de Pontifes ‘bien éclairés’ dans l’exercice de leur gouvernement . . . Jean XXIII annonçant et ouvrant le Concile de Vatican II (des non catholiques y sont invités) - Paul VI en assurant la continuité et la conclusion (en 1964, Paul VI se rend en pélerinage à Jérusalem et y rencontre le Patriarche Athénagoras ... le 7.12.1965, Paul VI et le Patriarche Athénagoras levèrent solennellement les excommunications réciproques de 1054) - Jean-Paul II s’y référant sans cesse ... Voir aussi le don du CEC pour l’Eglise universelle (il serait heureux que les Orthodoxes puissent coopérer à une nouvelle édition véritablement universelle pour le monde chrétien !), les Lettres et autres documents de ces Pontifes, ... . “ Le Catéchisme de l’Eglise Catholique (CEC), que j’ai approuvé le 25 juin 1992 et dont aujourd’hui j’ordonne la publication en vertu de l’autorité apostolique, est un exposé de la foi de l’Eglise et de la doctrine catholique, attestées ou éclairées par l’Ecriture Sainte, la Tradition apostolique et le Magistère ecclésiastique. Je le reconnais comme un instrument valable et autorisé au service de la communion ecclésiale et comme une norme sûre pour l’enseignement de la foi. Puisse-t-il servir au renouveau auquel l’Esprit Saint appelle sans celle l’Eglise de Dieu, Corps du Christ, en pélerinage vers la lumière sans ombre du Royaume!” (Const.Apost. ‘Fidei depositum’,11.10.1992, Jean-Paul II). Benoît XVI en recommande la lecture aux jeunes (JMJ 2005)

Symboliquement, la Vie de Pierre nous manifeste que tout n’est pas ‘limpide-chrétiennement pur’ dans la génération de ses successeurs ... “Passe derrière Moi, Satan ! tu me fais obstacle, car tes pensées ne sont pas celles de Dieu, mais celles des hommes” (Mt.16.23), alors que Pierre, sitôt investi, est mal éclairé ... hélas, combien de Pontifes romains ont été compromis avec l’esprit et le pouvoir du monde, ‘reniant’ le Mystère de la Croix que l’Eglise doit vivre et vivra jusqu’au Retour du Christ . . . “Jésus dit à Pierre : Rentre le glaive dans le fourreau” (Jn.18.10-11), comment a-t-on pu prêcher et bénir les Croisades (?) La quatrième croisade laisse une cicatrice permanente dans le ‘coeur’ de l’Orthodoxie... Pierre n’a-t-il pas renié le Christ (Jn.18.25-27) et abandonné Jésus, alors qu’il était en Croix ? ... Pierre ne fût-il pas réprimandé par Paul (Ga.2.11-13) ?
En Occident, l’exaltation de la Mission de Pierre et la mise dans la ‘pénombre’ des Apôtres Jean, à qui fût confiée Marie, et André, qui conduisit Simon-Pierre à Jésus, a déservi l’Unité de l’Eglise véritablement universelle. La dimension ‘pétrinienne’ de l’Eglise (institution organisée, Cité ‘incarnée’ comprenant aussi des pécheurs) est incluse-enveloppée par la dimension “mariale” ...ce que Benoît XVI vient de confirmer ce 8.12.05, lors de son homélie à St Pierre : “L’aspect ‘pétrinien’ de l’Eglise est inclus dans l’aspect ‘marial’ ” ; ce que St.Jean nous a révélé-annoncé en son Evangile (cf. 21.19-23) : Pierre-le Magistère : ‘Suis-Moi’... Jean-‘l’esprit’ demeure ... Pierre, gardien de la vérité-unité, est ordonné à Jean, s’épanouit en Jean ... Jean, la contemplation mystique assume Pierre !

L’Infaillibilité du Magistère extraordinaire de Pierre a été définie dogmatiquement au Concile de Vatican I: “ C’est pourquoi, nous attachant fidèlement à la Tradition reçue dès l’origine de la foi chrétienne, --- ( Irénée de Lyon (A.H.3.2) : “C’est avec cette église de Rome, en raison de sa plus puissante autorité de fondation, que doit nécessairement s’accorder toute église, càd les fidèles qui proviennent de partout, elle en qui toujours, par ceux qui proviennent de partout, a été conservée la Tradition qui vient des Apôtres.” Concile d’Ephèse, 431: “ Personne ne doute et tous les siècles savent que le saint et très bienheureux Pierre, chef et tête des Apôtres, colonne de la foi, fondement de l’Eglise catholique, a reçu les clefs du Royaume de N.S.J.C. Sauveur et Rédempteur du genre humain, et que le pouvoir de lier et délier les péchés lui a été donné; jusqu’à maintenant et toujours, c’est lui qui dans la personne de ses successeurs vit et exerce le pouvoir de juger.”) --- nous enseignons et définissons comme un dogme révélé de Dieu: le Pontife romain, lorsqu’il parle “ex cathedra”, c’est-à-dire, lorsque, remplissant sa charge de pasteur et de docteur de tous les chrétiens , il définit, en vertu de sa suprême autorité apostolique, qu’une doctrine sur la foi ou les moeurs doit être tenue par toute l’Eglise, jouit, par l’assistance divine à lui promise en la personne de S.Pierre, de cette infaillibilité dont le divin Rédempteur a voulu que fût pourvue son Eglise, lorsqu’elle définit la doctrine sur la foi et les moeurs. (cf.CEC 2050, 2051) Par conséquent, ces définitions du Pontife romain sont irréformables par elles- mêmes et non en vertu du consentement de l’Eglise.” (en 1870! ... alors que l’Eglise ne respirait que d’un poumon!).
Jean-Paul II a demandé que soit étudié et précisé la signification exacte de ce Dogme (cf. Lettre ‘Ut Unum sit’) ... des rencontres importantes ont eu lieu avec des représentants de(s) Eglise(s) orthodoxe(s). En mai 2003 et en 2004 ... Card.Kasper : “ Il n’est pas question de remettre en cause ce dogme, mais de rechercher des solutions pour bien faire la distinction entre ses formes et son application.” Métropolite de Pergame : “ La question du primat est une question canonique (relevant du droit) et non de foi. Les orthodoxes donnent plus de place à leurs églises locales qu’à l’Eglise universelle. C’est une erreur. Il faut réconcilier ces deux niveaux et donner la priorité à l’Eglise universelle. Inversement, les catholiques devaient donner un plus grand rôle aux églises particulières.”
Patriarche d’Antioche des Grecs-Melkites, Grégoire III Laham, B.S.; le 05.10.2001, au Vatican : “ Il n’est pas correct d’inclure le Synode Patriarcal sous le titre des Conférences Episcopales. Il s’agit d’un organisme absolument distinct. Le Synode Patriarcal est l’instance suprême de l’Eglise orientale. Il peut légiférer, élire les Evêques (les apôtres Jean, André,..., et l’Apôtre des Gentils, ne furent pas choisis par Pierre !) et les Patriarches, trancher les différents. ... L’Institution patriarcale (fondée dès l’origine ... Jérusalem, Antioche, Alexandrie, Constantinople ...) est une entité spécifique unique de l’Ecclésiologie orientale ... Le ministère patriarcal n’est pas une création romaine; il n’est pas le fruit de privilèges, concédés ou octroyés par Rome; une telle conception ne peut que ruiner toute entente possible avec l’Orthodoxie. ... Avec tout le respect dù au ministère pétrinien, le ministère patriarcal en est l’équivalent, ‘servatis servandis’ , tant que cela n’est pas pris en considération par l’Ecclésiologie romaine, il n’y aura pas de progrès dans le dialogue oecuménique.”
Le rôle, la mission des Patriarches (attestée dès l’origine) doit être remis en valeur par l’Autorité de Rome. Mais, le poids excessif-disproportionné de la Curie romaine au service du Pontife-Patriarche de Rome ne facilite ni le contact avec les Patriarches d’Orient, ni l’importance de leur Mission dans l’Eglise universelle!

(b) des Evêques - Synode des Evêques

Vatican II, Christus Dominus II.15 : “Les Evêques jouissent de la plénitude du Sacrement d’Ordre ... assidus à la prière et au ministère de la Parole ... montrant l’exemple de la sainteté par leur charité, leur humilité et la simplicité de leur vie.”
Vatican II, Const. Christus Dominus, II.11 : “ Chaque évêque, à qui a été confié le soin d’une église particulière, paît ses brebis au Nom du Seigneur sous l’autorité du Souverain Pontife…exerçant à leur égard la charge d’enseigner, de sanctifier et de gouverner.”:
(1) enseigner : il faut que tout chrétien adulte soit adulte dans la foi . . .” Il leur faut veiller sur cette Doctrine -- méditer-exposer le CEC aux fidèles : “La sainte Eglise de Dieu se réjouit aujourd’hui de ce que par un don singulier de la Divine providence, elle peut solennellement célébrer la promulgation du nouveau Catéchisme ... “(Jean-Paul II, 7.12.1992); (cf. Const.Apost. ‘Fidei depositum’, 11 10.1992) -- apprenant aux fidèles eux-mêmes à la défendre et à la répandre ... cette charge l’emporte sur les autres, si importantes soient-elles ”(C.D.II.12)
(2) sanctifier : l’évêque doit clamer et proclamer l’appel de tous à la sainteté. “ Tous ceux qui croient au Christ, quels que soient leur condition et leur état de vie, sont appelés par Dieu, chacun dans sa route, à une sainteté dont la perfection est Celle même du Père.”(Vat.II, L.G.11) Déjà, dans l’Ancienne Alliance, l’exigence de la sainteté était présente pour tout le Peuple : “Soyez saints, car Moivotre Dieu, Je suis saint.”(Lv.19.2) (Cf.1 P 1.15).
3) gouverner : charge de gouverner…des fils, des frères et non des serfs. Hélas, de trop nombreux ‘dignitaires ou simples prêtres’ se sont appropriés les brebis de Jésus, d’où les abus de pouvoir sur les consciences défigurant les âmes faites à l’image et à la ressemblance de Dieu… “Le malheur de voir entraver cette action (celle de l’Esprit Saint) sera le partage de celui qui se laissera guider par un autre aveugle (cf Mt.15.14); or, les aveugles qui peuvent nous égarer sont au nombre de trois: il y a le maître spirituel, il y a le démon, il y a soi-même.” (Jean de la Croix, Vive Flamme, str.3, 29)
L’ensemble des Evêques (...y compris ceux d’Orient, orthodoxes, ...), en communion avec le Pontife romain (... et les Patriarches d’Orient...), exerce le Magistère ordinaire dans l’Eglise (Universelle-catholique ... aux deux poumons) : “ L’ordre des évêques, qui succède au Collège apostolique pour le magistère et le gouvernement pastoral, bien mieux dans lequel se perpétue le Corps apostolique ( fondé sur les Douze ), constitue lui aussi, en union avec le Pontife romain , son chef, (... et les Patriarches ...) et jamais en dehors de ce chef, le sujet d’un pouvoir suprême et plénier sur l’Eglise universelle, pouvoir cependant qui ne peut s’exercer qu’avec le consentement du Pontife romain.” (Vatican II, Const. Christus Dominus, I.4).
Ce Magistère s’exprime d’une manière privilégiée dans les Conciles oecuméniques et d’une manière ordinaire dans le Synode des évêques: “ Les évêques choisis dans les diverses régions du monde apportent au Pasteur suprême de l’Eglise une aide efficace au sein d’un conseil qui a reçu le nom de Synode des Evêques.” (Vatican II, Const. Christus Dominus, I.5) Ne conviendrait-il pas de ‘seconder’ le Pape par un cénacle (restreint) d’Evêques - diocésain et ‘religieux’, d’Orient et d’Occident - représentant le monde entier et la diversité des ‘cultures catholiques’ ? Ceux-ci, choisis pour une période de trois ou cinq ans, retrouvent leur ministère respectif au terme de leur mandat ?
Pour hâter l’Heure de l’Union, ne conviendrait-il pas d’implorer ‘le Ciel’ dans le Canon de la Ste Messe : “ veille sur ton serviteur le Pape N. et les Patriarches, notre Evêque N. et, l’ensemble des Evêques d’Orient et d’Occident , ...”(cf.Canon III, intercessions).
Le poids excessif-disproportionné de la Curie romaine paralyse la Mission du Synode des Evêques.

A propos des ‘Conférences épiscopales’:
“ La nette remise en valeur du rôle de l’Evêque s’est en réalité atténuée, au risque même de se trouver étouffée par l’intégration des évêques à des conférences épiscopales de plus en plus organisées, dotées de structures bureaucratiques souvent lourdes. Nous ne devons pas oublier que les conférences épiscopales n’ont pas de base théologique; elles ne font pas partie de la structure irréfragable de l’Eglise telle que l’a voulue le Christ: elles n’ont qu’une fonction pratique et concrète. (...)
Le collectif ne remplace donc pas la personne de l’Evêque qui (...) est le docteur authentique de la foi pour les croyants confiés à ses soins. (CIC ca. 753). ... Aucune Conférence épiscopale n’a en tant que telle une mission de Magistère; ses documents n’ont pas de valeur spécifique, ils ont la valeur de l’accord donné par chaque Evêque. ((La responsabilité personnelle de l’Evêque, de son magistère, se dissout dans la ‘responsabilité’ collective, anonyme, de l’ensemble des évêques.)) ... C’est de sainteté et non pas de management qu’a besoin l’Eglise pour répondre à chaque époque aux besoins de l’homme. ... Et l’Eglise, je ne me lasse pas de le répéter a davantage besoin de saints que de fonctionnaires.” (Card.Ratzinger, Entrtetiens sur la foi, Fayard 1985)

(c) des Conciles oecuméniques (quelques jalons) :

Convoqués le plus souvent par l’Autorité politique, à savoir l’Empereur (qui ‘présidait’ le Concile) - Selon le droit canonique actuel de l’Eglise catholique (à un seul poumon), seul le Pape (evêque de Rome) a le droit de convoquer, de présider (en personne ou par délégation) un Concile oecuménique et d’en approuver les décrets ... mais cette règle pourrait être changée ou modifiée, car elle ne fût pas observée durant le premier millénaire . . . Participants : quelques centaines d’Evêques orientaux , quelques Evêques africains et deux ou trois délégués de Rome représentant le Pontife romain ... réunions souvent agitées , voire tumultueuses : mais, ‘malgré tout’, la Doctrine de foi fait son chemin et, subsidiairement, des ‘décisions disciplinaires’ sont promulguées - en général, quelques années se passent avant que l’Autorité romaine ait approuvé ces décisions dogmatiques ou disciplinaire ! . . . le label oecuménique ne sera vraiment explicité qu’à Chalcédoine.

Premier millénaire :
Nicée I en 325 : Divinité du Fils confirmée-affirmée contre Arius, prêtre d’Alexandrie ... langage philosophique utilisé:‘homoousios’ (consubstantiel) ... Paphnuce, prêtre et moine, s’oppose à la proposition d’imposer la continence aux prêtres mariés, mais il faut garder l’antique règle qui interdit aux clercs de se marier (ce que l’orthodoxie pratique) ... conflit sur la date de Pâques, conflit qui demeure aujourd’hui encore !
Constantinople I en 381 : Divinité du Saint Esprit confirmée et affirmée contre les ‘pneumatomaques’ ... un ‘canon’ empoisonné (non reconnu par le Pape) : ‘Constantinople est la Nouvelle Rome’ ! ... Credo de Nicée-Constantinople.
Ephèse en 431 : Theotokos, Marie, Mère de Dieu.
Chalcédoine en 451 : Union hypostatique ... le Pape Léon le Grand, maître de vérité, impose fermement la Doctrine de foi (cf. en 448, la lettre au Patriarche Flavien, Patriarche de Constantinople) ... le Credo de Nicée-Constantinople est solennellement confirmé - affirmé par l’Orient et l’Occident (il sera ‘trahi’ par l’ajout ‘et du Fils’ introduit unilatéralement par l’Occident sous la pression de ... Charlemagne ! ... et approuvé tardivement par Rome) . . . mais, le canon sur ‘Constantinople = Nouvelle Rome’ est réaffirmé et approuvé par les Pères en l’absence des légâts de Rome ! ... le Pape Léon ne reconnaît pas ce canon.
Constantinople II en 553 : FD-FH : une seule subsistence ... Dieu-Trinité crée : ex - per - in
Constantinople III en 680-681: en Jésus : volonté divine et volonté humaine .
Nicée II en 787 : les Icônes vénérées et non adorées (cf. Jean Damascène, ‘docteur’ des Icônes)
(( Constantinople IV-V : le Patriarche Photuis condamné, réhabilité ...))
L’Orthodoxie se considère comme “l’Eglise des Sept Conciles”, l’Eglise des conciles du Premier Millénaire , qui furent avant tout doctrinaux-théologiques. (T.S.Trinité, Incarnation ).
De fait, dès les VI-VII-VIII èmes siècles, l’Orient orthodoxe et l’Occident romain vont s’ignorer de plus en plus ... la Tunique du Christ ‘craque’ - en 1054, elle sera déchirée . . . le 7.12.1965, Paul VI et Athénagoras 1er, Patriarche de Constantinople, annulent les excommunicartions réciproques prononcées en 1054.

Deuxième millénaire :
Ce sont , de fait, des Conciles généraux d’Occident (l’Orient n’ est pas représenté - sauf par une petite délégation à Lyon II et à Florence) selon l’expression même du Pape Paul VI (lettre au Card.Willebrands, 1974) . . . Conciles convoqués et présidés par le Pontife romain, en personne ou par ses légâts ... les décrets de ces conciles étaient préparès à l’avance par ‘l’Autorité romaine’ au lieu d’émerger de discussions au sein du Concile, comme c’était le cas dans les Conciles oecuméniques. . . . Ces conciles de Latran I à Trente sont marqués par l’organisation du Corps du Christ, l’exercice du Pouvoir Pontifical , la discipline ecclésiastique (les sacrements de Mariage et d’Ordre s’excluent l’un l’autre) ... les problèmes liés au Pouvoir politique des rois et des nations ... la dimension doctrinale-théologique reste dans l’ombre (sauf à Trente où l’on veille à lutter contre l’hérésie protestante ...cf.Catéchisme du Concile de Trente) . . . Latran IV, en 1215, marqua de son empreinte la chrétienté d’Occident : le décret (4) parle de ‘l’insolence des Grecs envers les Latins’, alors que dix ans plus tôt les croisés latins ont saccagés Constantinople ! . . . les décrets sur-contre les juifs sont lamentables : ordre est donné aux juifs de porter des vêtements distinctifs (repris en un sens par les Nazis) ! Inaptitude des juifs aux emplois publics ! ... etc. . . . le décret sur les croisades en Terre sainte considérés comme l’oeuvre de Jésus-Christ’! (“On peut considérer que la promotion de cette forme de guerre sainte par les conciles du Moyen Age (soutenus par le Pontife romain et des Saint(e)s !... Le Pape Innocent III avait menacé des ‘souffrances éternelles’ à tous ceux qui ne propageaient pas avec conviction l’idée de la croisade contre les musulmans! Malgré sa grande fidélité au Pape, St.François d’Assise n’a jamais soutenu ce projet ...) consitue l’une des erreurs les plus graves et les plus durables commises par l’Eglise au cours de son Histoire” (N.Tanner, Conciles et Synodes, Cerf) ) . . . pour mémoire : au XIVème siècle, l’Eglise eût deux et même trois Papes (Catherine de Sienne, Vincent Ferrier, tous deux, saints, ne soutenaient pas le même Pape !) . . . le Concile de Lyon II, tentative de réunion avec ‘les Grecs’ en 1274, échoue . . . Florence en 1445 : union avec les Grecs sur le thème de la procession du Saint Esprit ... ( le Filioque précisé par le ‘tanquam ex uno Principio’ ... union qui n’eût pas de lendemain ).
Vatican I en 1870 : le Dogme de l’Infaillibilité (qui s’est exercé pour l’Immaculée Conception, par anticipation, et l’Assomption .... Marie, Mère de l’Eglise ... l’Infaillibilité est comme mise au service de la Doctrine mariale) , foi et intelligence (concile interrompu par la guerre).


VATICAN II marque profondément la fin du deuxième millénaire et l’ouverture du troisième millénaire. La Curie romaine avait prévu le choix des Evêques, membres des diverses commissions, afin de pouvoir gérer-manipuler le Concile (comme au cours du IIème millénaire) ... grâce à l’intervention énergique du Card.Liénart, cette manière d’agir, de gouverner, fût refusée par le Corps des Evêques ... l’attitude de l’Episcopat reçu l’accord de Jean XXIII . . . le ‘climat d’ouverture’ propre au premier millénaire, était retrouvé ! ... Des thèmes qui ont marqués le Peuple chrétien et le monde : respect des consciences, liberté et dignité de l’homme; rôle éminent des laïcs (fruit du Baptême); l’Oecuménisme ; réforme de la Liturgie; . . . Jean-Paul II a fait son maximum pour sauvegarder la ‘substance’, l’esprit de Vatican II. Card.Ratzinger, Entretien sur la foi : “Je crois (même) que le véritable temps de Vatican II n’est pas encore venu, et qu’on n’a pas encore commencé à le recevoir de façon authentique; ses documents ont été immédiatement ensevelis sous un amas de publications superficielles ou franchement inexactes. La lecture de la lettre des documents peut nous faire redécouvrir leur véritable esprit.” Card.Ratzinger, Entretien sur la foi: “Après la phase des ‘ouvertures’ sans discrimination, il est temps que le chrétien retrouve la conscience d’appartenir à une minorité et d’être souvent en opposition avec ce qui est évident, logique, naturel pour ce que le Nouveau Testament appelle - et certes pas dans un sens positif - l’esprit du monde. Il est temps de retrouver le courage de l’anticonformisme, la capacité de s’opposer, de dénoncer bien des tendances de la culture ambiante, en renonçant à certaine solidarité euphorique post-conciliaire. ... Dans un monde où, au fond, le scepticisme a contaminé jusqu’à de nombreux croyants, on tient pour scandaleuse la conviction de l’Eglise qu’il y a une Vérité avec une majuscule, et que cette Vérité peut être connue, exprimée et, dans une certaine mesure, définie de façon précise. Sont également scandalisés des catholiques qui ont perdu de vue l’essence de l’Eglise. Celle-ci n’est pas une organisation seulement humaine, elle doit veiller sur quelque chose dont elle n’est que la dépositaire; elle doit en garantir l’annonce et la transmission au moyen d’un Magistère qui le présente de façon adéquate aux hommes de tous les temps.”
Cardinal Joseph Ratzinger - Entretien sur la foi - Fayard 1985 :
“ Veiller (alors) à ce que la foi ne soit pas corrompue devrait être considéré - du moins par les croyants - comme plus estimable que de s’occuper de la santé du corps (cf.Mt.10,28).” Par notre Vie théologale-chrétienne - éclairée - la Maison de Dieu, en nous, est construire sur le roc ... Mt.7.21-27.

Addenda : Quelques aspects de la ‘spiritualité’ se dégageant de Vatican II :
(I) Constitution dogmatique “De Divina Revelatione” (Dei Verbum) : NS Jésus-Christ trouvera-t-il encore la foi à Son Retour, si les connaissances exégétiques, historiques, (les ‘lumières’ psychologiques), sont dissociées de la Tradition vivante-permanente et de l’enseignement du Magistère ?
(II) Constitution dogmatique sur l’Eglise “Lumen Gentium” : le chapitre II “Le Peuple de Dieu” (non prévu dans le schéma initial) présente l’Eglise sous une ‘lumière nouvelle’ ... L’Eglise - au sens le plus large, ouvert - est la Cité-Communauté des âmes en lesquelles circule, de manières fort diverses, la grâce rédemptrice ... Cette grâce fait de ce Peuple-Cité-Ensemble le Corps vivant du Christ - fruit de la Passion du Verbe fait chair, Unique Rédempteur ... ces âmes sont éclairées-guidées, de manières fort diverses, par l’Esprit de Vérité et de Sainteté. Par Son Oeuvre Rédemptrice, par Sa Passion, suffisante pour racheter les âmes de tous les temps, Jésus a obtenu pour toutes les âmes, pour chacune d’entre elles, la grâce de son rachat; cela non seulement pour les âmes de l’Ere chrétienne, mais aussi pour les âmes d’avant l’Ere chrétienne… y compris celle du premier Adam: “Le Seigneur a dû sauver cet homme-là même qu’Il fit jadis à Son image et à Sa ressemblance, je veux dire Adam, après l’accomplissement du temps de sa condamnation motivée par sa désobéissance…”(St. Irénée, Adversus Haereses III.23.1). Le Mystère de Rédemption opéré par Jésus-Dieu ne s’enferme ni dans le temps, ni en une race, une couleur ou une nation, ni en une ‘église particulière’ ...
Jean-Paul II
: “ L’universalité du salut ne signifie pas qu’il n’est accordé qu’à ceux qui croient au Christ explicitement et qui sont entrés dans l’Eglise (visible, in via)…Pour eux (“eux” : de nombreux hommes n’ont pas la possibilité de connaître ou d’accueillir la révélation de l’Evangile ni d’entrer dans l’Eglise…ils ont souvent été éduqués dans d’autres traditions religieuses), le salut du Christ est accessible en vertu d’une grâce qui, tout en ayant une relation mystérieuse avec l’Eglise, ne les y introduit pas formellement, mais les éclaire d’une manière adaptée à leur état d’esprit et à leur cadre de vie. Cette grâce vient du Christ, elle est le fruit de Son Sacrifice et elle est communiquée par l’Esprit Saint: elle permet à chacun de parvenir au salut avec sa coopération. C’est pourquoi le Concile, après avoir affirmé le caractère central du Mystère pascal, déclare: ‘Et cela ne vaut pas seulement pour ceux qui croient au Christ, mais bien pour tous les hommes de bonne volonté, dans le coeur desquels, invisiblement, agit la grâce. En effet, puisque le Christ est mort pour tous et que la vocation dernière de l’homme est réellement unique, à savoir divine, nous devons tenir que l’Esprit Saint offre à tous, d’une façon que Dieu connaît, la possibilité d’être associés au Mystère pascal.’ (G.S.22).…Ceux qui font partie de l’Eglise catholique doivent se considérer comme privilégiés, et, de ce fait, d’autant plus engagés à donner un témoignage de foi et de vie chrétienne, qui soit un service à l’égard de leurs frères et une réponse due à Dieu, se souvenant que ‘ la grandeur de leur condition doit être rapportée non à leurs mérites, mais à une grâce spéciale du Christ; s’ils n’y correspondent pas par la pensée, la parole et l’action, ce n’est pas le salut qu’elle leur vaudra, mais un plus sévère jugement.’ (L.G.14).” ( cf. Enc. “Redemptoris Missio”, 10-11, 7.12.90).
Catherine de Sienne, Dialogues, ch.XV : “ Je leur ai fait un don en les créant de nouveau dans le Sang de Mon Fils, en les restituant à la grâce. Mais, à cause de ce bienfait, et s’ils ne le reconnaissent pas, …, pour eux la voie n’en sera que plus dure et que plus cruel le châtiment. Aussi, sont-ils plus gravement punis, maintenant qu’ils ont été rachetés par le Sang de Mon Fils, qu’ils ne l’ont été avant la Rédemption, c’est-à-dire avant que le pus du péché d’Adam ne leur ait été enlevé. Il est juste que celui qui reçoit davantage rende aussi davantage, et soit davantage tenu envers celui de qui il reçoit… Ainsi donc, la faute est punie plus sévèrement après la Rédemption du Sang qu’avant, parce que l’homme a reçu davantage.” . Notre responsabilité de chrétiens est sérieuse, grave…
Vatican II : “ ... quant à ceux qui n’ont pas encore reçu l’Evangile, sous des formes diverses, eux aussi sont ordonnés au Peuple de Dieu. Et, en premier lieu, ce peuple qui reçut les alliances et les promesses, et dont le Christ est issu selon la chair, peuple très aimé du point de vue de l’élection, à cause des pères, car Dieu ne regrette rien de Ses dons ni de Son appel. Mais le dessein de salut enveloppe également ceux qui reconnaissent le Créateur, en tout premier lieu les musulmans qui professent avoir le foi d’Abraham, adorent avec nous le Dieu unique, miséricordieux, futur Juge des hommes au dernier jour. Et même des autres, qui cherchent encore dans les ombres et sous des images un Dieu qu’ils ignorent, Dieu n’est pas loin, puisque c’est Lui qui donne à tous vie, souffle et toutes choses, et puisqu’Il veut, comme Sauveur, que tous les hommes soient sauvés (1 Tm.2.,4). En effet, ceux qui, sans qu’il y ait de leur faute, ignorent l’Evangile du Christ et Son Eglise (visible ici sur Terre), mais cherchent pourtant Dieu d’un coeur sincère et s’efforcent, sous l’influence de sa grâce, d’agir de façon à accomplir Sa Volonté, telle que leur conscience la leur révèle et la leur dicte, ceux-là peuvent arriver au Salut Eternel. A ceux-là mêmes qui, sans faute de leur part ne sont pas encore parvenus à une connaissance expresse de Dieu, mais travaillent, non sans la grâce divine, à avoir une vie droite - - c’est-à-dire répondant aux exigences de la loi naturelle - - la divine Providence ne refuse pas les secours nécessaires à leur salut. En effet, tout ce qui, chez eux, peut se trouver de bon et de vrai, l’Eglise le considère comme une préparation évangélique et comme un don de Celui qui illumine tout homme pour que, finalement, il ait la Vie. (...).” (L.G.16)
“ Et Moi, élevé de Terre, j’attirerai tous les hommes à Moi.” (Jn.12.32). Le Mystère de Rédemption opéré par le Verbe fait chair, par Jésus - Nouvel Adam, a pour fruit la réintégration des âmes dans l’Amour du Père: “Il est, Lui, Victime d’expiation pour nos péchés; et pas seulement pour les nôtres, mais encore pour ceux du monde entier.” (1 Jn.2.2). La Cité ecclésiale, véritable Cité de lumière-vérité-justice, de vie et sainteté, d’amour de Dieu et de charité envers le prochain, est ouverte comme le coeur de Son Maître (Jn.19.34). Elle n’est ni une caste, ni une secte, ni une société secrète; elle ne se laisse enfermer dans aucun cadre administratif (fût-ce la Curie romaine), juridique (fût-ce le Code de droit canon), liturgique (fût-ce ‘l’Opus Dei’), théologique (fût-ce la ‘meilleure Scolastique’) !
Le chapitre III évoque la structure épiscopale de l’Eglise : “ ... le saint Concile enseigne que les Evêques, en vertu de l’institution divine, succèdent aux Apôtres, comme Pasteurs de l’Eglise ...” (L.G.20) ... cf. p.14-15 ... Mission d’enseigner : “ Cette charge l’emporte sur les autres si importantes soient-elles “ (Christus Dominus. II.12) - “Il leur faut veiller sur cette Doctrine (chrétienne) apprenant aux fidèles eux-mêmes à la défendre et à la répandre.(C.D.II.13) - “Cet enseignement sera fondé sur la Sainte Ecriture, la Tradition, la Liturgie, la Magistère et la vie de l’Eglise.”(C.D. II.14) ... Mission de sanctifier : “Maîtres de perfectioin , les Evêques d’efforcerons de faire progresser dans la sainteté leurs clercs, les religieux et les laïcs, chacun selon sa vocation particuliére, se souvenant toute fois de leur propre devoir de montrer l’exemple de la sainteté, par leur charité, leur humilité et la simplicité de leur vie.”(C.D.II.15) .... Mission de gouverner : “Dans l’exercice de leur charge de père et de pasteur, que les Evêques soient au milieu de leur peuple comme ceux qui servent, de bons pasteurs connaissant leurs brebis et que leurs brebis connaissent, de vrais pères qui s’imposent par leur esprit d’amour et de dévouement envers tous et dont l’autorité reçue d’En-Haut rencontre une adhésion commune et reconnaissante. Ils rassemblerons et animeront toute la grande famille de leur troupeau, en sorte que tous conscients de leurs devoirs, vivent et agissent dans une communion de charité,”(C.D.II.16)
Les chapitres IV et V évoquent l’Apostolat des laïcs et l’appel universel à la Sainteté: “L’apostolat des laïcs est une participation à la mission salutaire elle-même de l’Eglise: à cet Apostolat, tous sont appelés par le Seigneur Lui-même en vertu du Baptême et de la Confirmation.”(L.G.33) -- “Ce que l’âme est dans le corps, il faut que les chrétiens le soient dans le monde.”(L.G.38) -- “Les baptisés, en effet, par la régénération et l’Onction du Saint Esprit, sont consacrés pour être une demeure spirituelle et un sacerdoce saint, pour offrir, par toutes les activités du chrétien (l’accomplissement du Devoir d’état familial, professionnel, chrétien), autant de sacrifices spirituels, et proclamer les merveilles de Celui, qui des ténébres les a appelés à son admirable lumière. (cf.1 P.2.4-10).” (L.G. 10).
Décret sur l’Apostolat des laïcs : “ Les laïcs tiennent de leur union même avec le Christ-Chef le devoir et le droit d’être apôtres. Insérés qu’ils sont par le Baptême dans le Corps mystique du Christ, fortifiés grâce à la Confirmation par la puissance du Saint Esprit, c’est le Seigneur Lui-même qui les députe à l’apostolat. S’ils sont consacrés sacerdoce royal et nation sainte (1 P.2.4-10), c’est pour faire de toutes leurs actions des offrandes spirituelles et pour rendre témoignage au Christ sur toute la Terre. ... A tous les chrétiens donc incombe la très belle tâche de travailler sans cesse pour faire connaître et accepter le Message divin du salut par tous les hommes sur toute la Terre.” (n.3). “Les laïcs ont d’innombrables occasions d’exercer l’apostolat d’évangélisation et de sanctification. ... Cet apostolat ne consiste pas seulement dans le seul témoignage de la vie; le véritable apôtre cherche les occasions d’annoncer le Christ par la Parole (participation au pouvoir ‘doctoral-prophétique’ propre aux sacerdotes)... C’est dans les coeurs de tous que doivent résonner ces paroles de l’Apôtre: ‘Malheur à moi, si je n’évangélise pas’ (1 Co.9.16).” (n.6)
Jean-Paul II: “ A l’occasion du Jubilé de l’Apostolat des laïcs en l’An 2000, j’ai invité tous les baptisés à revenir au Concile, à reprendre en main les documents du Concile Vatican II, pour en redécouvrir sa richesse d’erncouragements doctrinaux et pastoraux. Comme il y a deux ans, je renouvelle aujourd’hui cette invitation aux fidèles laïcs. C’est à eux que ‘ le Concile a ouvert des perspectives extraordinaires de participation et d’engagement dans la Mission de l’Eglise ’ , en rappelant leur participation particulière à la fonction sacerdotale, prophétique et royale du Christ.” ( 23.11.2002, D.C.2284).
Sacerdoce ministériel et royal : “ Toute l’Eglise est un peuple sacerdotal. Grâce au Baptême, tous les fidèles (prêtres-ministres ou non) participent au Sacerdoce du Christ. Cette participation s’appelle sacerdoce commun (ou royal) des fidèles. Sur sa base et à son service existe une autre participation à la Mission du Christ; celle du ministère conféré par le sacrement de l’Ordre (sacerdoce ministériel, qui ne peut être conféré qu’à un baptisé), dont la tâche est de servir au nom et en la personne du Christ-Tête au milieu de la communauté.” (CEC, 1591) .“…Les ministres ordonnés exercent leur service auprès du Peuple de Dieu par l’enseignement, le Culte divin (ils ‘réalisent’ le Sacrifice du Christ et le Don de Son Corps et de Son Sang en le Sacrifice de la Sainte Messe - ce qui leur est spécifique, inaliénable) et par le gouvernement pastoral.” (CEC, 1592). Les fidèles-laïcs et les prêtres eux-mêmes offrent au Père le Sacrifice du Christ et s’offrent eux-mêmes pour la gloire de Dieu et le salut des âmes.
Catherine de Sienne, Dialogues, ch.XIV : “Vois combien le visage de Mon Eglise est souillé, vois quelle lèpre la recouvre, à cause de l’impureté, de l’amour propre, de la superbe, de l’avarice de ceux qui se repaissent de son Sein, c’est-à- dire de ceux qui composent son Corps mystique! Voilà ce que Je dis de Mes ministres, car ce sont eux qui se repaissent de ses mamelles, alors que leur devoir consiste aussi à maintenir sur son Sein la chrétienté toute entière, et tous ceux qui voudraient s’éloigner des ténèbres de l’infidélité pour se lier à Mon Eglise.” ... notre responsabilité de chrétiens responsables de la Cité ecclésiale est très grave.
L’appel universel à la sainteté: “Appelés par Dieu, non au titre de leurs oeuvres, mais au titre de Son dessein gracieux, justifiés en Jésus Notre Seigneur, les disciples du Christ sont véritablement devenus par le Baptême de la foi, fils de Dieu, participants de la Nature divine (cf.II P.1.4) et , par conséquent, réellement saints. Cette sanctification qu’ils ont reçue, il leur faut donc, avec la grâce de Dieu, la conserver et l’achever par leur vie.” (L.G.40) -- “Il est donc bien évident pour tous que l’appel à la plénitude de la vie chrétienne et à la perfection de la charité s’adresse à tous ceux qui croient au Christ, quels que soient leur état ou leur forme de vie ... ” (L.G.40) -- Jean-Paul II : “ ... Je n’hésite pas à dire que la perspective dans laquelle doit se placer tout le cheminement pastoral est celle de la sainteté. ” (Au début du Nouveau Millénaire, 30 - Jean-Paul II renvoye à L.G. V). L’exercice des Commandements divins - Décalogue - et la pratique des Conseils évangéliques sont indissociables de la croissance en sainteté ... ils se vivent selon des modalités diverses (de l’état religieux défini canoniquement au couple unit par le mariage ... l’état religieux ne fait pas l’objet d’un sacrement particulier).
Des Sacerdotes, des Prêtres : “ Le Sacrifice eucharistique est le centre et la racine de toute la vie du prêtre, dont l’esprit sacerdotal s’efforce d’intérioriser ce qui se fait sur l’Autel du Sacrifice,” (Ministère et Vie des prêtres, III 14) -- “Pour accomplir leur tâche de sanctification, les Curés veilleront à ce que la célébration du Sacrifice eucharistique soit le centre et le sommet de toute la vie de la Communauté chrétienne,” (Christus Dominus.II.30).
Le CHAPITRE VIII est consacré à la Bienheureuse Vierge Marie : Au terme de la 3ème session, soit le 21.11.1964 (Fête de la Présentation de la Vierge Marie au Temple), à la surprise quasi générale, Paul VI donnera à Marie, le titre de MERE DE L’EGLISE. “ Avec la promulgation de la Constitution (à savoir L.G.) qui a , comme sommet et couronnement, tout un chapitre (en fait le dernier ... ) dédié à la Vierge, nous pouvons à juste titre affirmer que la présente session se conclut par un hymne incomparable de louange en l’honneur de Marie. C’est, en effet, la première fois, et le dire nous remplit d’une profonde émotion, qu’un Concile oecuménique présente une synthèse si vaste de la Doctrine catholique sur la place que MARIE très sainte occupe dans le Mystère du Christ et de l’Eglise. ....... Nous avons cru opportun de consacrer, dans cette séance publique, un titre en l’honneur de la Vierge, suggéré de divers côtés dans le monde catholique et qui nous est particulièrement cher, parce qu’il synthétise admirablement la place privilégiée reconnue par ce Concile à la Vierge dans la sainte Eglise. C’est donc à la gloire de la Bienheureuse Vierge et à notre réconfort que Nous proclamons Marie très sainte, Mère de l’Eglise, c’est-à-dire de tout le Peuple de Dieu, aussi bien des fidèles que des pasteurs, qui l’appellent Mère très aimante, et Nous voulons que, dorénavant, avec un tel titre très doux la Vierge soit encore plus honorée et invoquée par tout le Peuple chrétien ...”
L.G.53 “Rachetée de façon éminente en considération des mérites de Son Fils, unie à Lui par un lien étroit et indissoluble, elle reçoit cette immense charge et dignité d’être la Mére du Fils de Dieu, et, par conséquent, la Fille de prédilection du Père et le Sanctuaire du Saint Esprit, don exceptionnel de grâce qui la met bien loin au-dessus de toutes les créatures dans le ciel et sur la terre.” ) L.G. 62 : “... cette Maternité dans l’Economie de la grâce se continue sans interruption jusqu’à la consommation définitive de tous les élus. ...” -- L.G.60 : “ Unique est notre Médiateur selon les paroles de l’Apôtre : cf.1.Tim 2.5-6. Mais le rôle maternel de Marie à l’égard des hommes n’offusque et ne diminue en rien cette unique médiation du Christ; il en manifeste au contraire la verrtu.” (Marie est comme le ‘catalyseur’ de la Médiation de Son Fils ... cf.G.deMontfort).

Décret sur l’Oecuménisme -’Unitatis redintegratio’ : “Promouvoir la restauration de l’unité (cf.Jn.17.11-23) entre tous les chrétiens - à savoir: ‘ceux qui invoquent le Dieu Trinité et confessent Jésus pour Seigneur et Sauveur’ (U.R.1) -, c’est l’un des buts principaux du Saint Concile de Vatican II.”(U.R.1). Jean-Paul II : “Il s’agit d’un des impératifs de la charité qu’il faut suivre sans réticence.”(Ut unum sit, 99) ... d’une charité éclairée: cf.1 P.1.22 ...Jean-Paul II, Encyclique ‘Que tous soient un’ : “Dans ce contexte (celui du décret sur l‘oeoecuménisme), il ne s’agit pas de modifier le dépôt de la foi, de changer la signification des dogmes, d’en éliminer des paroles essentielles, d’adapter la Vérité aux goûts d’une époque ou d’abolir certains articles du Credo sous le faux prétexte qu’ils ne sont plus compris aujourd’hui. L’unité voulue par Dieu ne peut se réaliser que dans l’adhésion commune à la totalité du contenu révélé de la foi. En matière de foi, le compromis est en contradiction avec Dieu qui est Vérité. Dans le Corps du Christ, Lui qui est ‘le Chemin, la Vérité et la Vie’ (Jn.14.6), qui pourrait considérer comme légitime une réconciliation obtenue au prix de la Vérité?” .Jeau-Paul II, lors de l’Assemblée plénière de la Congrégation pour la Doctrine de la foi: “Le Bien de la personne est d’être dans la Vérité et de faire la Vérité dans la Charité. Ce lien essentiel entre ‘vérité-bien-liberté’ semble avoir été perdu dans une grande partie de la culture contemporaine et, pour autant, amener l’homme à le redécouvrir est aujourd’hui une des exigences propres de la mission de l’Eglise, appelée à oeuvrer pour le salut du monde . . . . La mission chrétienne tend, par conséquent, à toujours faire connaître la Vérité, et l’amour véritable envers le prochain se manifeste dans sa forme la plus accomplie et profonde, quand il veut donner au prochain, ce dont l’homme a le plus radicalement besoin: la connaissance de la Vérité et la communion à celle-ci. Et la Vérité suprême est la connaissance du Mystère de Dieu, Un et Trine, définitivement et incomparablement révélé en Jésus-Christ. “ (10.1997). U.R.24 : “Le Concile exhorte les fidèles à s’abstenir de toute légéreté, de tout zèle imprudent, qui pourraient nuire au progrès de l’unité. Leur activité oecuménique ne peut être, en effet, que pleinement et sincèrement catholique, càd fidéle à la vérité reçue des Apôtres et des Pères, et conforme à la foi que l’Eglise catholique a toujours professée.
Décret sur la liberté religieuse - Dignitatis Humanae :
“ En vertu de leur dignité, tous les hommes, parce qu’ils sont des personnes, càd doués d’intelligence et de volonté libre, et par suite, pourvus d’une
responsabilité personnelle, sont pressés, par leur nature même, et tenus par obligation morale, à chercher la vérité, celle tout d’abord qui concerne la religion. Ils sont tenus aussi à adhérer à la vérité dès qu’ils la connaissent et à régler toute leur vie selon les exigences de cette vérité.”(D.H.2) ... ‘L’interrogation philosophique’ est ce qu’il y a de plus propre à l’homme ... “se connaître” et se reconnaître Image de Dieu-Etre premier est le fondement (naturel) de notre vie d’homme ...cf: des philosophes grecs jusqu’à ‘Veritatis splendor’ et ‘Fides et Ratio’ (Lettres de Jean-Paul II).
Jean-Paul II s’adressant aux jeunes à Denver : “ Ce n’est qu’en écoutant la voix de Dieu au plus profond de vous-mêmes ( notre âme-esprit créée par Dieu porte en elle-même un ‘label’ divin, un ‘instinct’ divin, qui l’oriente vers le bien -’à l’obscur’- , qu’on appelle la conscience et qui s’exprime dans un jugement de valeur) , et en agissant en conformité à ses directives, que vous parviendrez à cette liberté à laquelle vous aspirez. Comme l’a dit Jésus, seule la vérité vous rendra libres (cf.Jn.8.32). . . La vérité morale est objective (CEC 2071 : Bien qu’accessibles à la seule raison, les préceptes du Décalogue ont été révélés. Pour atteindre une connaissance complète et certaine des exigences de la Loi naturelle, l’humanité pécheresse avait besoin de cette Révélation; une explication plénière des commandements du Décalogue fut rendue nécessaire dans l’état de péché à cause de l’obscurcissement de la lumière de la raison et de la déviation de la volonté.(St.Bonaventure)) et une conscience formée de manière adéquate peut la percevoir. Mais si la conscience a été corrompue, comment peut-elle guérir ? ... Une renaissance de la conscience doit venir de deux sources: tout d’abord, l’effort pour connaître avec certitude la vérité objective, y compris la vérité sur Dieu, et , en second lieu, la lumière de la foi en Jésus-Christ qui, seul, a les paroles de vie.” (J.M.J. août 1993).
Jean-Paul II : “Aucune autorité humaine n’a le droit d’intervenir dans la conscience de quiconque. La conscience est le témoin de la transcendance de la personne, même en face de la société (sans exclure la Cité religieuse) et, comme telle, elle est inviolable . . . Tous doivent respecter la conscience de chacun et ne pas essayer d’imposer à quiconque sa propre vérité, restant sauf le droit de la professer sans pour autant mépriser celui qui pense autrement. La vérité ne s’impose que par elle-même... Tout individu a le grave devoir de se former la conscience à la lumière de la vérité objective ...la vérité doit être poursuivie passionnément . . . Il faut reconnaître et garantir le droit inaliénable de suivre sa conscience ainsi que de professer et pratiquer sa foi, seul ou en communauté, toujours à condition que les exigences de l’ordre public ne soient pas violées. (Le droit à la liberté religieuse (dans la Cité) est fondé sur la nature même de la personne humaine).... La liberté de conscience correctement conçue est par nature toujours ordonnée à la vérité . . . La caractéristique de celui qui est dans la vérité est d’aimer humblement . . .”. (01.01.1991, message pour la journée mondiale de la Paix.)
“ Dieu, certes, appelle l’homme à Le servir en esprit et en vérité; si cet appel oblige l’homme en conscience, il ne le contraint donc pas. Dieu, en effet, tient compte de la dignité de la personne humaine qu’il a Lui-même créée et qui doit se conduire selon son propre jugement et user de la liberté. ... Ne se voulant pas Messie politique dominant par la force (Mt.4,8-10;Jn.6,15), Il préféra se dire Fils de l’Homme, venu “pour servir et donner Sa vie en rançon pour une multitude” (Marc 10,45) ... Il reconnut le pouvoir civil et ses droits, ordonnant de payer le tribut à César, mais en rappelant que les droits supérieurs de Dieu doivent être respectés : “Rendez à César ce qui est à César et à Dieu ce qui est à Dieu “(Mt.22.21). Enfin, en achevant sur la Croix l’oeuvre de la Rédemption qui devait valoir aux hommes le salut et la vraie liberté, Il a parachevé Sa révélation. Il a rendu témoignage à la Vérité, mais, il n’a pas voulu l’imposer par la force à ses contradicteurs. Son Royaume, en effet, ne se défend pas par l’épée, (Mt..26,51-53; Jn.18.36), mais il s’établit en écoutant la vérité et en lui rendant témoignage; il s’étend grâce à l’amour par lequel le Christ, élevé sur la Croix, attire à Lui tous les hommes. (Jn.12.32)” (D.H.11)

“ La Vérité - nourriture substantielle de la vie naturelle et de la Vie mystique - doit être proposée. affirmée, proclamée ... jamais imposée, car on détruit alors son poids d’amour et on viole les consciences.”

(III) Consitution dogmatique sur la Sainte Liturgie “Sacrosanctum concilium” :
Paul VI, aux membres du Concilium : “ La bonne application de la Constitution sur la Liturgie exige de vous une belle et bonne harmonie entre le Nouveau et l’Ancien. Il faut ici bien veiller à ne pas exagérer la recherche du nouveau, en ne tenant pas suffisamment compte du patrimoine liturgique traditionnel ou en l’oubliant tout à fait. Si vous agissiez ainsi, on devrait parler de destruction plutôt que de renouveau de la Liturgie. La Liturgie, en effet, peut être comparée à un arbre robuste, dont la beauté se manifeste en un feuillage continuellement renouvelé, mais dont la richesse de vie est attestée par l’ancienneté de son tronc, qui plonge dans le sol de profondes et solides racines. (...). Toute innovation doit être en accord et en harmonie avec la Saine Tradition (...). ( 29.10.1964)
“ C’est donc de la Liturgie, et principalement de l’Eucharistie, comme d’une source, que la grâce découle en nous et qu’on obtient avec le maximum d’efficacité cette sanctification des hommes dans le Christ et cette glorification de Dieu, que recherchent comme leur fin, toutes les autres oeuvres de l’Eglise.” (S.C.10)
“ Notre Sauveur, à la Dernière Cène, la nuit où Il était livré, institua le Sacrifice eucharistique de Son Corps et de Son Sang pour perpétuer le Sacrifice de la Croix au long des siècles, jusqu’à ce qu’Il vienne, et en outre pour confier à l’Eglise, Son Epouse bien-aimée, le mémorial de Sa Mort et de Sa Résurrection : Sacrement de l’amour, signe de l’unité, lien de la charité, banquet pascal dans lequel le Christ est mangé, l’âme est comblée de grâce, et le gage de la gloire future nous est donnée.” (S.C.47)
Jean-Paul II: “Le caractère dramatique du Sacrifice eucharistique du Christ ne permet pas, qu’on le réduise à une simple rencontre conviviale. Il demeure toujours un signe de contradiction et, donc aussi de vérification de notre conformité à la radicalité de Son message, tant à l’égard de Dieu que de nos frères.” (18.01.02).
A propos de la date unifiée de la fête de Pâques : “Le saint Concile ne s’oppose pas à ce que la Fête de Pâques soit fixée à un dimanche déterminé dans le calendrier grégorien, avec l’assentiment de ceux à qui importe cette question, surtout des frères séparés de la communion avec le Siège apostolique.” (S.C.130) ... il n’est pas déraisonnable de penser que cette unification se réalisera suite à une décision des autorités politiques mondiales passant outre aux divisions du monde ecclésiastique .... !
Cf. : Mystère de l’Eglise - la Sainte Messe, Repas et Sacrifice.

(IV) Constitution dogmatique sur l’Eglise dans le monde de ce temps : Gaudium et Spes :

en préparation ...